La croissance des ventes de diamants n'est pas éternelle...

De Beers, le premier producteur mondial de diamants brut, accuse une baisse de ses ventes en 2006, pour la première fois en six ans. Il n'y a pas d'effet "Blood Diamond" selon le groupe sud-africain.

Les diamants sont éternels, mais pas la croissance du marché : pour la première fois depuis 2000, le chiffre d'affaires de De Beers, le premier producteur mondial de diamants bruts, a reculé de 6%, à 6,15 milliards de dollars, par rapport au niveau record atteint en 2005.

Le groupe de Johannesburg, contrôlé à 45% par la compagnie minière Anglo-American, à 40% par la fmaille Oppenheimer et à 15% par l'Etat du Botswana, a réfuté tout lien avec le film "Blood Diamond", avec Leonardo Di Caprio, qui dénonce les trafics de la filière, présentée sous un jour peu flatteur. La sortie du film, à l'automne aux Etats-Unis, n'a pas affecté les venets de Noël. Selon les dirigeants de De Beers, le repli enregistré l'an passé est imputable à la morosité du marché de gros, tandis que les ventes de détail aux clients finaux de bijoux précieux sont restées très dynamiques.

La hausse des taux d'intérêts aux Etats-Unis aurait également pesé sur le marché, les tailleurs de pierres, devant emprunter pour acheter les diamants bruts avant d'être payés par les joailliers. De Beers a d'ailleurs dû baisser certains de ses prix par deux fois, en juillet et le mois dernier. Les ventes ne seront pas aussi bonnes qu'en 2005 cette année non plus : l'Union européenne a contraint De Beers à réduire son approvisionnement en diamants bruts auprès du groupe russe Alrosa, son principal concurrent. Pour se conformer aux demandes anti-concentration de Bruxelles, le groupe doit diminuer de 100 millions de dollars ses achats au Russe, à 500 millions de dollars en 2007, puis 400 millions en 2008, avant de cesser de s'approvisionner auprès de lui en 2009.

Toutefois, De Beers, doit augmenter sa propre production, avec l'ouverture d'une mine dans l'ouest de l'Afrique du Sud au troisième trimestre et de sa première mine au Canada, Snap Lake, en octobre. Une seconde mine canadienne démarrera la production en fin d'année prochaine. Ces projets, représentant un investissement de 2 milliards de dollars, augmenteront de 3,3 millions de carats la production de De Beers, qui s'est élevée au niveau record de 51 millions de carats en 2006. De Beers extrait environ 45% des diamants bruts mondiaux dans ses mines sud-africaines et ses joint-ventures au Botswana et en Namibie.

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