La Royal Bank of Scotland, qui est en lice pour racheter la banque néerlandaise ABN Amro, a indiqué aujourd'hui que la croissance des bénéfices du premier semestre serait supérieure aux estimations des analystes. "Le groupe continue d'enregistrer de bonnes performances, et considère que le taux de croissance de ses bénéfices sur les six premiers mois de l'année sera supérieur aux estimations impliquées par les perspectives annuelles de résultats", explique l'établissement britannique dans un communiqué. Sur l'année, les analystes tablent sur un bénéfice par action de 72,1 pence. Cette annonce prend en compte une offre sur ABN Amro.

Le groupe indique en effet que la croissance de ses bénéfices sur 2007 reste satisfaisante et que les volumes d'encours restent élevés. Par ailleurs, les marges sont en ligne avec les précédentes prévisions. Surtout, les meilleurs résultats découlent de la réduction de ses créances douteuses en Grande-Bretagne. Reste que le bénéfice net sera impacté par la faiblesse du dollar.

Cette annonce positive intervient alors que Royal Bank of Scotland, associée à Santander Central Hispano et Fortis, est en lice pour racheter ABN Amro, face à Barclays. Royal Bank of Scotland et ses partenaires ont proposé 71,1 milliards d'euros pour en faire l'acquisition.

Royal Bank a par ailleurs indiqué qu'il n'avait pas entrepris de discussions avec Bank of America pour le rachat de la filiale américaine d'ABN Amro, LaSalle. Cette dernière devrait être mise en vente par ABN Amro, dans le cadre de l'offre concurrente de rachat de la banque lancée par Barclays. Ce projet de cession a pour objectif de bloquer l'attaque du consortium mené par RBS.

Fred Goodwin, le patron de RBS, a indiqué qu'il n'y avait "aucune hâte" d'arriver à un accord avec Bank of America au sujet de LaSalle, car la bataille autour d'ABN Amro est destinée de toute façon à se prolonger. Il a indiqué qu'à son avis, la Cour suprême des Pays-Bas, appelée à se prononcer en dernière instance, va probablement rendre son verdict sur la vente de LaSalle à Bank of America "dans le courant du mois de juillet", ce qui laisse du temps aux parties pour renouer le dialogue.

"Nous ne sommes pas en train de pousser pour reprendre au plus vite les discussions avec Bank of America, mais nous sommes deux grandes banques, et s'il était nécessaire, nous n'aurions aucune difficulté à nous mettre aussitôt autour d'une table", a-t-il dit. Il a jouté que "toutes les options sont ouvertes", signifiant ainsi que RBS voudrait bien arriver à un accord avec Bank of America avant que la Cour Suprême ne rende son verdict, mais qu'elle était aussi "sereine" à l'idée de ne pas obtenir d'accord. Fred Goodwin a précisé que les pourparlers initiaux entre RBS et Bank of America, à la fin du mois de mai, ont échoué sur "une question de prix" autour des actifs de LaSalle faisant l'objet d'un éventuel partage, plutôt que sur le principe même d'un partage.

La patron de RBS a par ailleurs considéré comme "encourageante" la décision du conseil de surveillance d'ABN Amro, la semaine dernière, de constituer un comité pour les fusions. Ce comité, dirigé par le président du conseil de surveillance, Arthur Martinez, suivra de près le dossier des alliances stratégiques de la banque batave. Fred Goodwin a interprété cette initiative come le signe qu'ABN Amro veut créer une compétition "à armes égales" entre les différents candidats au rachat et permettre aux actionnaires de la banque de se prononcer en bonne et due forme sur les offres sur la table.