Alerte à la grippe aviaire en Grande-Bretagne

La mort de milliers de dindes dans une ferme britannique, intervenant après un cas similaire en Hongrie, confirme la réapparition du virus de la grippe aviaire en Europe. Les autorités sanitaires se mobilisent pour empêcher une propagation de l'épizootie.

Un an après la dernière crise majeure de grippe aviaire, l'apparition de nouveaux foyers dans des élevages de volailles en Hongrie et en Grande-Bretagne en moins de quinze jours relance les craintes d'un retour de l'épizootie.

En Europe, la confirmation le 29 janvier de la présence du virus H5N1 dans un élevage hongrois marque la réapparition du virus après six mois d'absence: le dernier cas détecté remontait à août dernier, au zoo de Dresde, en Allemagne.

Samedi, la Grande-Bretagne a confirmé la présence dans un élevage de dindes de l'est de l'Angleterre d'une souche du virus hautement pathogène H5N1 originaire d'Asie, semblable à celle trouvée le mois dernier en Hongrie.

La réapparition quasi simultanée du virus dans deux pays européens réveille de très mauvais souvenirs: au plus fort de la dernière crise, entre fin 2005 et juin 2006, quatorze pays de l'Union européenne avaient été touchés par le virus H5N1. Ils avaient dû prendre des mesures draconiennes de surveillance et de confinement des élevages, coûteux pour les professionnels. La chute des ventes de volailles avait atteint 15% au plus fort de la crise en France.

Les experts de l'Union européenne prévoient des mesures précises en cas de suspicion de grippe aviaire: abattage de toutes les bêtes de l'élevage, zone de protection dans un rayon de 3 km autour de l'exploitation et zone de surveillance dans un rayon de 10 km. Dans la zone de protection, les volailles doivent rester enfermées et tout déplacement de volailles vivantes ou morte est interdit. La viande ne peut être vendue. Conformément à ces directives, les autorités britanniques ont entrepris samedi l'abattage des 159.000 dindes de l'élevages touché.

De nombreux pays ont déjà annoncé un embargo sur les volailles hongroises, comme la Russie, la Serbie, la Macédoine et la Croatie. La Bulgarie, la Norvège et les Pays-bas ont d'ores et déjà mis en place des mesures de confinement des volailles. En France, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) saisie par le ministère de l'Agriculture doit rendre son avis lundi.

L'an dernier à la mi-février, le gouvernement français avait décidé le confinement général des oiseaux et des volailles élevés en plein air ou détenus par des particuliers après la découverte de cas de grippe aviaire en France. La mesure avait été levée sur la quasi totalité du territoire à la mi-mai. La dernière zone de surveillance a été levée en juillet dans l'Ain, département le plus touché (65 oiseaux sauvages et d'élevage morts du virus sur un total national de 66 cas).

Au delà des pertes pour les éleveurs, une résurgence de l'épizootie ravive les craintes d'une extension du virus, et d'une éventuelle mutation dangereuse pour l'homme. Dans le cas hongrois comme dans le cas britannique, il s'agit bien de la souche hautement pathogène du virus H5N1, originaire d'Asie, qui s'était répandue l'an dernier jusqu'au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique.

"Nous escomptons une répétition de ce qui s'est passé l'an dernier quand le virus est soudainement devenu très actif", avait averti Peter Cordingley, porte-parole régional de l'Organisation mondiale de la santé, dès la réapparition du virus en Asie il y a un mois.

Plus le virus circule chez l'animal, et plus s'accroît la probabilité d'une mutation ou d'une recombinaison avec une souche de grippe humaine qui permettrait la contamination entre humains et pourrait entraîner la pandémie redoutée. Le virus H5N1, réapparu en 2003 en Asie, a fait à ce jour 271 malades humaines, dont 165 décès.

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