Evolution des taux de la BCE : Trichet a besoin de plus de données

La BCE surveillera notamment les conséquences sur l'économie réelle et l'éventuel ralentissement de la croissance de la crise financière et boursière. Jean-Claude Trichet souligne toutefois que les prix de l'énergie auront un impact défavorable sur l'inflation au cours des prochains trimestres.

Que va faire la Banque centrale européenne (BCE) début novembre après avoir pendant deux mois consécutifs laissé ses taux inchangés alors que son homologue américaine, la Fed, a, elle surpris, en baissant les siens plus que prévu, de 0,5 point ?

Intervenant ce mardi devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, le président de la BCE Jean-Claude Trichet a indiqué qu'il fallait au conseil des gouverneurs de la Banque qui tranche sur les taux des informations supplémentaires et réunir toutes les données avant de prendre une décision.

La BCE surveillera notamment les conséquences sur l'économie réelle et l'éventuel ralentissement de la croissance de la crise financière et boursière actuelle, née des problèmes du subprime, ces prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis.

Pas question donc de dire dès maintenant ce que la Banque va faire. D'autant qu'elle reste très vigilante sur son sujet favori, la maîtrise de l'inflation. Jean-Claude Trichet souligne d'ailleurs que les prix de l'énergie auront un impact défavorable sur l'inflation au cours des prochains trimestres. "Les données les plus récentes sur l'économie ont conforté notre point de vue selon lequel les risques pesant sur la stabilité des prix restent haussiers à moyen terme" a-t-il souligné.

Selon le président de la BCE, "le taux d'inflation devrait se maintenir de façon significative au-dessus de la barre de 2% dans un avenir proche, notamment au premier semestre de 2008, avant de faiblir à nouveau. (...) En raison avant tout des contraintes à l'oeuvre sur les capacités et de la relative tension sur les marchés du travail, l'inflation devrait se maintenir autour de 2% en moyenne".

Enfin, Jean-Claude Trichet a à son tour appelé ce mardi la Chine à laisser sa monnaie s'apprécier davantage, alors que le taux de change de l'euro a fortement grimpé ces derniers mois face au yuan (qui évolue parallèlement au dollar). "Il est souhaitable, dans les économies émergentes disposant d'excédents des comptes courants importants et grandissants, et c'est en particulier le cas de la Chine, que leurs taux de change effectifs évoluent de manière à ce que les ajustements nécessaires aient lieu", a-t-il lancé.

Il a fait ainsi écho à la déclaration publiée lundi soir par les ministres des Finances de la zone euro, réunis au sein du forum de l'Eurogroupe à Luxembourg, réunion à laquelle il avait participé.
"Nous allons engager un dialogue avec la Chine", a précisé Jean-Claude Trichet. Il doit se rendre au cours des prochains mois dans l'ex Empire du milieu pour parler des problèmes de change avec le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le commissaire européen aux affaires économiques et monétaire Joaquin Almunia.

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