Carte scolaire : Xavier Darcos prévoit une expérimentation à la rentrée

Le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos prévoit une expérimentation sur l'assouplissement de la carte scolaire à la rentrée de septembre. Dans une interview au Parisien, il estime qu'il faudra trois ans pour que la carte scolaire actuelle ait disparu.

La suppression de la carte scolaire, promise au cours de la campagne par Nicolas Sarkozy, est désormais en marche. Cette carte scolaire, créée en 1963 sous de Gaulle et qui prévoit qu'un enfant est inscrit dans un établissement en fonction de son lieu d'habitation, sera assouplie dès septembre dans certaines zones. Et elle devrait avoir disparu en 2010. Les élèves pourront alors se porter candidat dans l'établissement de leur choix, sous réserve que leur dossier soit accepté par le proviseur ou le principal.

Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, assure qu'il ne "remettra pas en cause la règle générale" permettant d'avoir son enfant scolarisé au plus près de son domicile. "Ce qui changera dès la rentrée prochaine, poursuit-il, c'est que le nombre d'élèves qui pourront s'inscrire dans un établissement situé en dehors de leur secteur de rattachement augmentera", déclare-t-il mardi dans un entretien au journal Le Parisien.

Les élèves boursiers devraient voir leurs demandes étudiées en priorité. "Je proposerai d'ici la fin du mois de juin de conduire une expérimentation dès la rentrée 2007. Elle reposera sur les dispositions légales existantes. Nous n'aurons pas besoin d'une loi pour la mettre en place", souligne le ministre de l'Education nationale. "Sur la base des résultats obtenus, cette expérience sera généralisée à partir de la rentrée 2008", précise-t-il. "Il faudra bien trois rentrées scolaires pour que la carte scolaire actuelle ait disparu car nous devons, parallèlement, mettre en place les outils de régulation qui garantiront une vraie diversité sociale au sein des établissements scolaires", ajoute Xavier Darcos, qui se défend de vouloir instaurer "le grand marché libéral de l'école".

Ce sera aux établissements scolaires de veiller à la diversité sociale et géographique de leur recrutement, "car c'est sur eux que doit peser l'obligation de mixité sociale, pas sur les familles", prévient encore le ministre. Pour faire face à l'afflux de demandes dans les établissements les plus cotés, le ministre pourrait envisager d'y augmenter un peu les élèves par classe, voire d'ouvrir des classes supplémentaires, selon Le Parisien. Pour ne pas créer d'établissements repoussoirs, Xavier Darcos entend concentrer les moyens sur ces établissements déjà délaissés par les famille, en "y affectant en priorité des équipes d'enseignants volontaires, expérimentés, bien rémunérés, qui pourront mettre en oeuvre des méthodes pédagogiques nouvelles".

Quant aux Français, ils se montrent pour le moins ambivalents à l'égard du projet du gouvernement. En effet, selon un sondage CSA-Cisco publié ce matin par le quotidien Le Parisien, 72% des Français estimeraient que l'assouplissement puis la suppression progressive de la carte scolaire est "plutôt une bonne chose". Mais selon une étude de l'Ifop publiée dimanche par Ouest France, les Français seraient à 54% favorables au maintien de la carte scolaire. Rappelons qu'à Paris, 40% des familles tentent déjà d'éviter le collège de leur secteur.

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