L'Allemagne veut taxer les voitures en fonction du niveau de pollution

Le gouvernement allemand veut réformer le mode de calcul de la taxe annuelle sur les véhicules, de manière à prendre en compte le niveau de pollution de la voiture plutôt que la cylindrée du moteur. Il espérer parvenir à imposer "d'ici la fin de l'année" cette réforme, qui nécessitera l'accord des Länder (Etats régionaux), compétents en la matière.

Berlin veut taxer à l'avenir les véhicules polluants, qui devraient payer une vignette annuelle plus élevée que ceux émettant moins de CO2. Il s'agit d'une promesse de la grande coalition d'Angela Merkel annoncée dans le programme de gouvernement de novembre 2005. Bruxelles a réagi hier positivement à cette annonce du pays qui préside jusqu'en juin l'Union européenne, et qui entend faire de la réduction des gaz à effet de serre une priorité. D'autres pays pourraient suivre le mouvement, veut croire le commissaire européen à l'industrie Günther Verheugen. La France a introduit pour les véhicules particuliers mis en circulation à compter du 1er juin 2004 une taxe frappant ceux dont le taux de CO2 émis est supérieur à 200g/km.

Berlin espère de son côté parvenir à imposer "d'ici la fin de l'année" sa réforme, qui nécessitera l'accord des Länder (Etats régionaux) compétents en la matière, a expliqué Sigmar Gabriel, ministre de l'Environnement. Le système actuel, qui taxe les voitures en fonction de la puissance de leur moteur, permet déjà d'une certaine façon, de faire payer davantage les propriétaires de véhicules plus polluants, a reconnu le ministre social-démocrate. Mais en prenant en compte les émissions de dioxyde de carbone (CO2) plutôt que la cylindrée, le futur mode d'imposition encouragera les constructeurs à concevoir, à puissance égale, des véhicules moins polluants, a-t-il expliqué.

Pour des véhicules émettant particulièrement peu de CO2, la taxe pourrait même être supprimée. "Au final, les automobilistes ne paieront pas plus qu'avant", a assuré le ministre. La réforme devrait être instaurée progressivement, laissant un délai de grâce aux automobilistes propriétaires de véhicules anciens (et donc polluants), a expliqué de son côté le ministre social-démocrate des Transports, Wolfgang Tiefensee."Le but n'est pas d'encaisser de l'argent, mais de faire quelque chose pour l'environnement", a-t-il souligné.

La proposition du ministre Gabriel a été saluée à Bruxelles par le commissaire européen chargé de l'Industrie, Günter Verheugen. "Il est nécessaire de mettre en place des incitations, pour influencer le comportement des consommateurs. Sans vouloir nous immiscer (dans les affaires allemandes), nous considérons que c'est la bonne manière de faire", a-t-il commenté.

Ce débat survient alors que la Commission européenne veut obtenir des constructeurs automobiles qu'ils réduisent de 25% d'ici cinq ans la quantité de CO2 émise par les voitures neuves. Un objectif très ambitieux, qui a poussé les patrons de DaimlerChrysler, BMW, Volkswagen, Opel et Ford Allemagne à protester dans une lettre ouverte publiée fin janvier. La chancelière Merkel elle-même était venue au secours du secteur, en demandant que la baisse des émissions de CO2 soit imposée "par segments" et non pas dans le cadre "d'une solution générale".

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