De Nicolas Sarkozy, les Américains ne connaissaient que les "teeshirts" en l'honneur de la police de New York qu'il portait pour y faire un jogging et, il y a quelques jours seulement, sa décision de mettre abruptement fin à une interview de CBS quand la journaliste a évoqué son divorce. Sa visite outre-Atlantique, et en particulier son discours devant le Congrès, mercredi, aura approfondi leur connaissance.

Alors que les candidats à la candidature, démocrate ou républicaine, pour la course à la Maison Blanche, cherchent toujours et encore à faire parler d'eux, les médias, du grand Washington Post au plus modeste Seattle Times, n'ont pas hésité à faire une place au président français. En choisissant des angles différents, qui vont de l'accent mis sur l'histoire et La Fayette, que Nicolas Sarkozy a appelé à la rescousse pour séduire son public, à des gros titres de base, sur l'amitié que venait offrir le président français aux Américains. Enfin, Associated Press remarquait que le président avait commis une gaffe, en considérant Condi Rice comme une immigrante récente, au même titre que Colin Powell et Madeleine Albright....

On le sait, les Américains adorent qu'on leur dise qu'on les aime. C'est comme ça. Pas étonnant dans ces conditions que les élus au Congrès aient applaudi - à 22 ou 25 reprises, le débat est lancé - le discours du président français. Reste maintenant à faire en sorte que les Américains aiment les Français.

Or, au point de vue économique, les Américains ont toujours les mêmes problèmes avec le système français, à l'administration trop compliquée, au marché du travail trop figé. Le grand quotidien national USA Today concluait d'ailleurs son article en soulignant que Sarkozy s'était engagé à oeuvrer pour que des changements économiques aient lieu en France.