Aucune université française ne figure parmi les 20 premiers établissements européens d'accueil des étudiants Erasmus

Les chiffres, publié à l'occasion du 50ème anniversaire de l'Europe, font état d'une attirance massive vers l'Espagne. Mais aussi vers Berlin (Alemagne) et Lund (Suède).

Le 50ème anniversaire du Traité de Rome, fondateur de l'Europe, est une très mauvaise année pour la France. Aucune université ou grande école française ne figurent dans la liste des 20 universités attirant le plus d'étudiants européens dans le cadre du programme Erasmus. Comme si les étudiants européens bénéficiaires de ce programme destiné à faciliter leur mobilité sur le Vieux continent, boudaient ostensiblement l'Hexagone. Les trois premières universités d'accueil sont toutes espagnoles. Les 7 suivantes sont cinq espagnoles et deux italiennes. C'est peut être l'attrait du soleil. Et de l'auberge Espagnole.

Sauf que les premières universités d'accueil non méditerranéennes se situent au plus froid du Vieux continent. Elles sont allemandes. D'abord, la vieille Humbold universtät, dans l'ancien Berlin-Est (15ème dans le classement) puis la jeune Freie Universität, créée elle aussi à Berlin après-guerre par les Américains (20ème). Une fac suédoise, celle de Lund, jouxtant le cercle polaire, se glisse à la 16ème place. La faculté de Vienne prend la dix-huitième place. Les universités anglaises sont aussi absentes que les françaises. Les étudiants préfèrent-ils directement franchir l'Atlantique ?

L'absence de l'enseignement supérieur français de ce classement s'explique avant tout par un vote avec les pieds des étudiants européens. Ils se dirigent vers ce qu'ils estiment être les meilleurs établissements dans un marché de l'éducation désormais mondialisé. Le chiffrage incontestable de la Commission européenne confirme malheureusement les enseignements du classement réalisé par l'université de Shanghai des meilleures universités du monde. Dans ce classement, la première université hexagonale se classait 46ème. Aucune grande école, à l'exception notable de l'ENS (école normale supérieure), ne passait la barre des 100 meilleures universités. Dès aujourd'hui, diverses études montrent l'amélioration de la qualité de l'enseignement en Espagne.

Les conséquences sont graves à au moins deux titres. Aujourd'hui, toutes les universités et grandes écoles du monde entier doivent attirer des étudiants étrangers pour renforcer leur ouverture internationale qu'exigent des entreprises désormais globalisées. L'IEP de Paris (Sciences Po) s'est ainsi fixé comme objectif d'attirer 33 % d'étudiants non français dans son cursus central. Les chiffres publiés par le ministère de l'Education nationale montre que, globalement, la France est loin, très loin de cet objectif. Et les étudiants étrangers viennent plus d'anciennes colonies que de pays émergents.

Faute de trouver cette culture multinationale dans les universités françaises, les recruteurs risquent de se tourner vers d'autres pays pour trouver leur bonheur. L'isolement de l'enseignement supérieur français risque ainsi de s'accroître dangereusement. Les jeunes générations risquent dans l'avenir d'ignorer ce pays, sa langue, sa culture et ses possibilités d'emploi.

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