Les ventes de musique numérique ne suffisent pas à enrayer le déclin du disque

Selon les calculs du Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), le marché de gros des ventes de musique en France, tous supports confondus, a baissé de 10,7% en valeur sur l'année 2006. La forte croissance du marché numérique (42%) n'a pas permis de compenser la régression des ventes sur supports physiques.

Les producteurs de musique tirent de nouveau le signal d'alarme. Alors que l'ensemble de la profession pensait entrevoir la fin de la crise en 2005, les chiffres du Syndicat national de l'édition phonographique dévoilés ce matin au Midem de Cannes donnent une idée de l'urgence. Le marché de gros des ventes de musique en France, tous supports confondus, a baissé de 10,7% en valeur en 2006, pour représenter un chiffre d'affaires de 862,7 millions d'euros.

Les ventes de musique sur des supports physiques, comme les CD ou les DVD, ont perdu 12,4% en valeur, pour ne plus représenter que 819,2 millions d'euros. Pour l'industrie du disque en France, cela représente un manque à gagner de 116 millions d'euros de chiffre d'affaires par rapport à 2005. L'essor rapide du marché numérique ne suffit pas à compenser le déclin des supports traditionnels. Les ventes de musique via Internet et la téléphonie mobile bondissent, certes, de 42%, mais ne s'élèvent qu'à seulement 43,5 millions d'euros pour l'année 2006.

Ces statistiques ont replongé dans le doute toute une filière, qui avait cru à une quasi-stabilisation en 2005. Le marché de gros des ventes sur supports traditionnels n'avait alors baissé que de 3%, une diminution compensée par la progression rapide de la musique numérique.

Depuis 2002, les calculs du Snep montrent que le marché total a perdu 34% de sa valeur, soit près de 440 millions d'euros de chiffre d'affaires évaporés. Toutefois, les productions francophones ont plutôt mieux résisté que leurs concurrentes étrangères. Elles représentent en 2006 près de 67% des ventes de disques de variété (contre 62% en 2002) et 33% des ventes d'albums en général (contre 17% en 2002).

En 2006, c'est le répertoire classique qui s'est le mieux porté avec des ventes en progression de 13,3%, en partie grâce au succès rencontrés par les coffrets Mozart et Bach commercialisés à prix cassés par le distributeur Abeille Musique.

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