SFR : manifestation des salariés contre un projet d'externalisation de 25% des effectifs

Les syndicats de SFR ont appellé les salariés à manifester ce mardi sur l'ensemble des sites du groupe ainsi qu'à Paris, contre le projet d'externalisation de 1.900 salariés de SFR Service Client. La direction qui prévoit toujours de transférer ses centres d'appel à deux sous-traitants, invite les syndicats à la négociation.

Les syndicats de l'opérateur français de téléphonie mobile SFR ont appellé les salariés à manifester ce mardi contre un projet d'externalisation de 25% des effectifs de SFR Service Client, soit près de 2.000 personnes. Les salariés ont répondu au mot d'ordre de l'intersyndicale (CFDT, CGT, CFE-CGC, FO, Unsa et CFTC) en manifestant "sur tous les sites du groupe (Poitiers, Toulouse, Lyon, Aix, Rennes, Nantes, Metz, Massy, Gentilly) et à Paris devant la tour Séquoia à la Défense, siège de la présidence du groupe SFR", pour manifester "le rejet de ce projet et leur inquiétude sur la pérennité de leurs emplois au sein du groupe".

Ils étaient plusieurs centaines de salariés (600 selon les syndicats) ce matin à scander "aucune, aucune externalisation, non, non à la négociation", devant le siège de SFR. Olivier Besancenot, candidat LCR à la présidentielle, était venu les soutenir dans leur action.

La direction de SFR, filiale du groupe Vivendi, avait annoncé le 23 mai aux syndicats son projet de transférer d'ici août trois de ses centres d'appels, soit 1.900 salariés, à deux sous-traitants: Teleperformance pour Lyon (582 personnes) et Toulouse (724 personnes), et la Division Arvato Services (filiale du groupe allemand Bertelsmann, ndlr) pour Poitiers (571 personnes).Ces sous-traitants s'engageraient selon elle à garder ces employés "au moins trois ans".

La direction de l'opérateur mobile SFR a toutefois proposé aux syndicats des trois centres d'appels concernés d'ouvrir des négociations, afin d'offrir aux 1.900 salariés des "garanties complémentaires", a-t-elle annoncé lundi. Ces "garanties" prendraient la forme d'une "alternative" qui pourrait être proposée aux collaborateurs si ceux-ci ne sont pas satisfaits de leurs nouvelles conditions d'emploi. "Il s'agirait de mesures d'accompagnement proposées par SFR", a ajouté SFR sans plus de détails.

Le PDG de SFR service client, Hervé-Matthieu Ricour, a déclaré mardi en milieu de journée à l'AFP que l'opérateur mobile "mènera son projet (d'externalisation) à son terme", malgré la mobilisation des salariés. "La mobilisation du jour est la manifestation d'une émotion assez forte des salariés, mais ça ne change rien au projet", a-t-il affirmé.

Pour les syndicats, "ce transfert aura pour conséquence une baisse de rémunération de l'ordre de 40% pour les salariés concernés, une perte des avantages sociaux, une dégradation des conditions de travail et à terme, la mise en oeuvre de délocalisations"."Il est hors de question d'avaliser une externalisation, que rien ne justifie", a déclaré ce matin Frédéric Mahu, délégué syndical central CGT. "On comprendrait si SFR était en difficulté mais ça n'est pas le cas, on nous traite simplement comme des kleenex", a-t-il souligné. "Nous demandons que l'entreprise respecte ses engagements formalisés dans un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), signé fin 2006 et qui prévoyait une stabilité globale des effectifs sur trois ans malgré l'anticipation d'une légère baisse des appels de clients", a ajouté pour sa part Xavier Courtillat, de la CFDT.

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