Interrogations après les affrontements de la Gare du Nord

Après les violents incidents de la Gare du Nord, hier, entre des jeunes et les forces de l'ordre, les hommes politiques, Nicolas Sarkozy en tête, saluent aujourd'hui le travail de la police. Mais les conditions exactes du déroulement des faits ne sont pas encore connues.

Hier à la Gare du Nord, "la police a fait son travail", selon Nicolas Sarkozy. L'ex-ministre de l'Intérieur a pris la défense des forces de l'ordre qui ont affronté mardi soir plusieurs centaines de personnes à la gare du Nord à Paris après l'interpellation d'un voyageur sans ticket.

"Nous sommes le seul pays où l'on considère qu'arrêter quelqu'un parce qu'il ne paie pas son billet, ce n'est pas normal", a déploré le candidat UMP à l'élection présidentielle, ajoutant vouloir "raisonner avec bon sens et honnêteté". Nicolas Sarkozy a admis que, n'étant plus le locataire de la place Beauvau, il ne savait pas "dans le détail" ce qui s'est passé hier après-midi dans la plus grande gare parisienne.

Ce matin encore, le déroulement des faits n'est toujours pas clair. Hier vers 16h30, l'interpellation d'un homme sans billet,"très défavorablement connu des services de police puisqu'il a vingt-deux affaires signalées", d'après François Baroin, met le feu aux poudres. Selon le remplaçant de Nicolas Sarkozy, il s'agissait "d'un contrôle normal par les forces de l'ordre" qui aurait "dégénéré" en "violence inacceptable" et fait neuf blessés légers.

Côté police, on déclare que l'homme a frappé les agents RATP qui l'ont contrôlé. D'autres témoins évoquent une réaction de rébellion. Une bande d'adolescents, énervés par la violence de l'interpellation, d'après les termes rapportés dans Le Parisien de ce mercredi, ont alors encerclé le local où avait été emmené le resquilleur. L'incident a rapidement dégénéré, et la police a placé treize personnes en garde à vue, avant de reprendre le contrôle de la Gare du Nord vers minuit.

En ces temps de campagne électorale, les réactions des politiques n'ont pas tardé. Dès ce matin, sur RMC et BFM-TV, le candidat du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, a accusé "des bandes ethniques" et des "barbares" d'être responsables des affrontements, dénoncé le "laxisme généralisé de l'Etat" et reproché à Nicolas Sarkozy de n'être "qu'une toupie qui fait de la gonflette".

Pour Jean-Christophe Cambadélis, député PS de Paris, l'action de l'ancien ministre de l'Intérieur est elle aussi en cause dans cet affrontement, tout comme le "climat sarkozien, fait de tensions, d'exactions, de violence verbale et de stigmatisations"

Le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, a réaffirmé que "l'ordre républicain doit être respecté", mais il a appelé à ne pas mélanger "la Gare du Nord, quelques incidents, avec les banlieues françaises".

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