La crise du disque fait disparaître le CD deux titres

Le marché de détail du disque a reculé de 8,5% au premier semestre. Les majors, dont le chiffre d'affaires plonge de 17%, ont réduit les sorties d'albums francophones.

Le constat se confirme trimestre après trimestre: la croissance des ventes numériques de musique, par Internet ou téléphone mobile, demeure trop faible pour compenser la chute des ventes de CD. La crise du disque est même en passe de faire disparaître le single, ou CD deux titres: ses ventes, divisées par sept en cinq ans, pèsent désormais moins de 10 millions d'euros en France.

En quatre ans, les ventes semestrielles de disques dans les magasins de l'Hexagone sont passées de 756 à 470 millions d'euros, selon les données Ifop, communiquées par le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep). Les magasins ont réduit leurs linéaires et renvoient de plus en plus vite les CD aux éditeurs. D'où un recul encore plus sévère du chiffre d'affaires des éditeurs phonographiques (marché de gros hors taxes), avec une chute de 17% (contre 8,5% sur le détail), à 318 millions d'euros. En cinq ans (1er semestre 2007 vs 1er semestre 2002), le chiffre d'affaires des maisons de disques a ainsi chuté de 45%.

Une crise dont le répertoire francophone, qui représente plus de deux ventes de variétés sur trois en France, commencerait à faire les frais. Avec 122 albums commercialisés au premier semestre, le plus bas niveau de sorties francophones depuis 2001 est atteint. Christophe Lamegnière, président du Snep et de la filiale française de Sony-BMG, confirme une prise de risque de plus en plus soupesée pour chaque nouvelle sortie dans les maisons de disques.

Ce moindre dynamisme de la création locale peut servir d'argument aux majors qui réclament aux pouvoirs publics un élargissement du crédit d'impôt à la production établi cette année mais limité aux nouveaux talents et plafonné à 500.000 euros. Un plafond conçu à l'origine pour soutenir les seuls producteurs indépendants. Mais aujourd'hui, les majors aussi demandent de l'aide, même si pour le Snep ce soutien n'a pas vocation à être définitif. L'industrie espère toujours trouver son salut dans de nouveaux modèles économiques.

Le téléchargement de sonneries téléphoniques ne sera finalement pas la martingale. Mais son recul est compensé par l'essor des ventes d'albums en ligne (+23,9%). Les ventes numériques ne pèsent encore que 7% du marché de gros, soit 23 millions au premier semestre, en hausse de près de 14%. Une croissance dynamique mais qui est loin de l'explosion attendue sur un marché naissant. Les nouveaux modèles de téléchargement illimité, via des abonnements Internet, représentent déjà une quarantaine de millions d'euros de chiffre d'affaires pour les maisons de disques. En plein développement, par exemple avec le récent accord annoncé en août entre le fournisseur d'accès Neuf Cegetel et Universal, leur impact se mesurera dans les prochains mois.

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