Le déficit de la Sécu se réduit en 2006 mais les dépenses de santé dérapent

Le déficit du régime général des salariés du privé de la Sécurité sociale s'est élevé à 8,7 milliards d'euros en 2006, tandis que les prévisions tablaient sur un "trou" de 9,8 milliards. L'assurance maladie salue "le ralentissement des dépenses", mais le PS souligne que ces dépenses "ne cessent en réalité de dépasser les limites fixées".

Les comptes de la Sécurité sociale font apparaître une amélioration certaine des résultats du régime général (salariés du privé) pour l'année 2006. Le déficit pour l'ensemble des branches (maladie, accidents du travail, vieillesse, famille) a été réduit à 8,7 milliards d'euros, au lieu des 9,8 milliards initialement prévus. Le recul est en outre sensible par rapport au "trou" de 11,6 milliards constaté en 2005. L'amélioration vient pour l'essentiel de l'assurance maladie, dont le déficit a été contenu à -5,9 milliards d'euros contre -6,1 milliards prévus en septembre dernier par la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS).

Cependant, les comptes sociaux ont avant tout bénéficié, selon la CCSS, de "l'accélération de près d'un point de la masse salariale (+4,3% en 2006 contre +3,4% l'année précédente)" qui a entraîné des recettes (CSG, cotisations sociales) plus importantes que prévu.

Les dépenses d'assurance maladie ont également ralenti: la maîtrise médicalisée axée sur un développement des médicaments génériques et sur une baisse des prescriptions de médicaments et d'arrêts de travail ont porté leurs fruits. La Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) a ainsi souligné que "sur l'année 2006, les dépenses de soins de ville (honoraires médicaux, médicaments, arrêts de travail) ont progressé à un rythme historiquement bas, 2,2% contre 6,5% en moyenne sur la période 1998-2003".

Malgré tout, les dépenses d'assurance maladie ont fortement dépassé en 2006 l'objectif fixé par le Parlement et elles pourraient déraper encore davantage en 2007. Les premières indications pour cette année montrent une évolution des dépenses sur une pente de +3,2% sur les douze derniers mois, contre une hausse de +2,5% votée à l'automne par le Parlement.

Les dépenses ne sont ainsi pas loin de dépasser de 0,75% l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam), seuil au-delà duquel doit intervenir un Comité d'alerte, qui pourrait préconiser des mesures de redressement (déremboursements, mesures d'économies à l'hôpital...).

"Outre le fait que la très relative amélioration des résultats annoncée par le ministre de la Santé (...) n'est due qu'à l'augmentation des recettes, les dépenses de 2006 et 2007 ne cessent en réalité de dépasser les limites fixées", a réagi le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen. "Cette situation déjà dramatique sera aggravée par la décision inique de l'Uncam (assurance maladie) qui, sous la pression du ministre de la Santé, a accepté l'augmentation de la consultation des généralistes à 22 puis à 23 euros, alors que rien ne le permet: ni la situation des comptes de l'assurance maladie, ni le projet de loi de finances, ni les résultats actuels de la maîtrise médicalisée" des dépenses maladie, a dénoncé Jean-Marie Le Guen.

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