Les applaudissements ont fusé. Et duré. Compte tenu du score du leader historique du Front national, l'arrivée de Jean-Marie Le Pen, le leader historique du Front national a surtout ressemblé à un hommage de la part de ses adhérents, conscients que cette élection était la dernière pour Jean-Marie Le Pen. Un moment que ce dernier n'aura guère pris le temps de savourer, ne restant parmi ses fidèles hébétés par l'ampleur de la défaite, que quelques minutes. Le temps de lire la mine défaite un rapide compte-rendu.

Passé les sifflets qui ont accompagné les scores, séchées les quelques larmes qui ont rougi les yeux des plus sensibles d'entre eux, les sympathisants tentent de trouver quelques explications.

"Il a réussi son coup!". Patricia Delcher, directrice du centre FN de Paris, dépitée, trouve une explication logique à la sévère défaite de Jean-Marie Le Pen : "Sarkozy nous a piqué des voix. Depuis des années, il tente désespérément de nous être sympathique. Ses déclarations incessantes sur la fierté d'être Français, sur les droits et les devoirs, ses coups de 'Karcher' ont dû séduire un certain nombre d'entre nous ", explique-t-elle, avant de préciser qu'elle voterait pour Ségolène Royal.

"C'est dommage, on y a cru jusqu'au bout", confie Alain, les yeux embués par l'émotion. "Est ce que c'est vraiment la fin ? ", s'interroge sa femme, Eléonore. "Il peut toujours se représenter. Personne n'a son charisme dans ce parti. Sans lui, le Front national ne tient pas debout ", s'inquiète-t-elle, pronostiquant une prochaine guerre des chefs qui pourrait déstabiliser le parti.

Et la suite ? Tous attendent les prochaines consignes de vote. Elles seront délivrées le 1er mai prochain, lors de la traditionnelle manifestation du Front National pour la fête de Jeanne d'Arc. Punir Nicolas Sarkozy est sur beaucoup de lèvres...