L'agriculture au coeur du futur débat budgétaire de l'Union européenne

La Commission a lancé une consultation sur l'avenir du financement de l'Union. Les nouvelles priorités évoquées pourraient laisser peu de place à l'Europe Verte.

José Manuel Barroso a lancé le 12 septembre, à Bruxelles, un débat sur l'avenir du financement de l'Union européenne qui s'annonce extrêmement controversé, compte tenu des intérêts en jeu, et qui a toutes les chances de connaître son point d'orgue au second semestre 2008, sous une présidence française sans doute sur la défensive sur le terrain agricole.

Le président de la Commission et sa collègue en charge du budget communautaire, Dalia Grybauskaité, n'ont fait là, toutefois, que répondre à la mission reçue au printemps 2006 des Vingt-sept et du Parlement européen. Au lendemain d'un accord arraché au forceps sur les "Perspectives financières" 2007-2013 de l'Union, les deux branches de l'autorité budgétaire avaient demandé, en effet, que soit mené en vue des programmations budgétaires ultérieures "un réexamen complet et global des dépenses et des ressources de l'UE".

Inspirés par les oppositions frontales qui venaient de se dérouler entre Etats membres, et tout particulièrement entre Londres et Paris, il était précisé que cet exercice devrait couvrir "tous les aspects, y compris la politique agricole commune (PAC) et la compensation en faveur du Royaume-Uni".

La communication adoptée ce mercredi se veut limitée à l'ouverture d'un débat "sans tabou" et "sans provocation" avec toutes les parties concernées. Néanmoins, tout en affichant le souci de ne pas anticiper les réorientations à décider d'ici 2009-2010, elle souligne que le budget représente "un investissement dans les futurs objectifs européens (dont) les citoyens attendent et méritent le meilleur rendement possible". Autrement dit, un budget devant "s'adapter aux changements de priorités". "C'est une occasion unique de recommencer à zéro", a d'ailleurs souligné José Manuel Barroso.

A ce titre, il n'a pas évoqué de nouvelles réductions des dépenses agricoles, mais, pour illustrer son propos, il a tout de même mis en exergue l'évolution des versements au titre de la PAC qui seront passés de 70,8% du budget européen en 1985 à quelque 32% en 2013. Or, si Nicolas Sarkozy a appelé de ses voeux, mardi à Renne, une "nouvelle" PAC, il a aussi évoqué le besoin d'un "budget ambitieux" pour la future Europe Verte.

José Manuel Barroso a certes confié ce mercredi qu'il s'en était entretenu avec le président français le 31 août, mais pour ajouter qu'ils étaient tombés d'accord... pour lancer le débat. Après Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy va donc certainement devoir monter à son tour au créneau pour défendre le financement européen de la PAC d'après 2013.

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