Bertelsmann en perte au premier trimestre

Le géant allemand des médias, maison mère de RTL Group, accuse une charge exceptionnelle liée au règlement d'un vieux litige avec les majors du disque portant sur son financement de Napster en 2000.

C'est une page coûteuse que le groupe Bertelsmann vient de tourner au premier trimestre: ses comptes accusent une perte nette de 70 millions d'euros, entièrement imputable au règlement d'un vieux litige avec les grandes maisons de disques l'accusant d'avoir contribué à financer en 2000 le site de téléchargement Napster, initialement gratuit donc illégal. Bertelsmann a conclu un accord avec EMI et Warner Music et accepté de leur verser 114 millions d'euros en échange de l'abandon des poursuites. En 2000, Bertelsmann avait accordé un prêt de 85 millions de dollars à Napster, jamais remboursé du fait de la faillite du site, attaqué en justice par toutes les majors. Napster est aujourd'hui un site de téléchargement payant.

Bertelsmann, non coté mais actionnaire à 89,8% de RTL Group - lui-même propriétaire de 48,5% du capital de M6 - a également tourné la page BMG Publishing au premier trimestre: les catalogues de la maison de disques, qui ont été vendus l'an passé à Universal Music (groupe Vivendi) pour 1,6 milliard d'euros, ne sont plus consolidés dans les comptes pour la première fois. Ainsi le chiffre d'affaires du groupe allemand, également propriétaire du groupe de presse Gruner + Jahr (Geo, Gala, etc.), affiche un léger repli de 1,9% à 4,377 milliards d'euros (+1,7% à périmètre et change constant).

Le résultat d'exploitation a reculé de 7,9% à 198 millions d'euros (+2% à données comparables). Le directeur financier de Bertelsmann, Thomas Rabe, considère que le groupe a bien commencé l'année et s'attend à tenir ses objectifs annuels, à savoir une nouvelle amélioration des ventes et du chiffre d'affaires cette année. L'action RTL Group est en léger repli de 0,8% mardi matin, à 88,50 euros.

Bertelsmann ne dévoile pas le détail par division de ses résultats trimestriels. Il est propriétaire à 50% de Sony-BMG, le numéro deux mondial de la musique né de la fusion en 2003 de sa maison de disques avec celle du groupe nippon. Mais en juillet dernier, la Cour européenne de justice a remis en cause ce mariage. Une décision de la Commission est attendue avant la fin juillet. Le groupe allemand a également annoncé mardi matin la nomination du président du groupe pharmaceutique Merck, Karl-Ludwig Kley (55 ans), au conseil de surveillance, en remplacement du Dr Claus-Michael Dill, dont le mandat venait à expiration.

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