François Fillon, grand favori pour Matignon

Nicolas Sarkozy pourrait former le nouveau gouvernement dès le 17 mai. Son conseiller politique, François Fillon, devrait être nommé Premier ministre. Biographie express.

Le suspense ne sera pas très long. Le président élu Nicolas Sarkozy doit prendre ses fonctions le 16 mai. Dès le lendemain, il pourrait former le gouvernement, ont indiqué ce jeudi matin des députés UMP à l'issue d'une réunion avec le futur Président de la République à l'Assemblée nationale. Selon toute vraisemblance, François Fillon devrait être nommé Premier ministre. Nicolas Sarkozy l'aurait même déjà annoncé à Tony Blair, selon le Financial Times de mardi.

La nomination à Matignon de François Fillon viendrait couronner une carrière politique déjà fort riche. A 53 ans, le conseiller politique de Nicolas Sarkozy a été successivement séguiniste, balladurien, chiraquien, et juppéiste. Ce qui lui a assuré une certaine longévité gouvernementale, mais lui a aussi valu pas mal d'inimitiés au sein de l'UMP.

Sa carrière commence dans la Sarthe, département où il est né et a grandi. L'étudiant en droit public et science politique fait un stage auprès de Joël Le Theule, le député local, "pour voir". Il devient son conseiller parlementaire, et ne décrochera plus de la politique. Joël Le Theule le prend sous sa protection et l'intègre à son équipe lorsqu'il devient ministre des Transports (1978-1980) puis ministre de la Défense (1980-1981) d'où les bonnes connaissances de François Fillon en matière d'aéronautique et d'armement. A la mort de son mentor, François Fillon reprend le flambeau dans la Sarthe : il est élu député en 1981, et sera réélu cinq fois.

Sa carrière ministérielle, elle, commence en 1993, sous le gouvernement Balladur. Il est nommé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Il enchaîne avec le poste de ministre délégué à la Poste, aux télécommunications et à l'Espace sous le gouvernement Juppé (1995-1997). En 2002, Jean-Pierre Raffarin le nomme ministre des Affaires sociales avec une délicate mission : à charge pour lui de mener la réforme des retraites. Il s'y attelle, et réussit à faire voter sa réforme, malgré des manifestations monstres dans les rues et un débat d'une durée record à l'Assemblée nationale.

Sa réforme résout en partie le problème de financement des retraites mais seulement à hauteur d'un tiers, selon le Conseil d'Orientation des Retraites. Cependant, il a su mettre de son côté la CFDT. Le deuxième gouvernement Raffarin lui permet de renouer avec la Recherche et l'Enseignement supérieur : il prend le ministère de l'Education nationale, où il affrontera à nouveau la contestation dans la rue, ce qui lui fait renoncer pour partie à ses réformes.

Les deux années suivantes marqueront un tournant : en 2004, il perd la présidence de la région Pays de la Loire, qui passe à gauche. Cruelle désillusion pour un François Fillon habitué à se faire réélire depuis plus de vingt ans... Surtout, l'année suivante, Dominique de Villepin le fait venir à Matignon pour lui annoncer... qu'il n'y a "pas de place" pour lui. Furieux contre Jacques Chirac, il rallie alors Nicolas Sarkozy. Et à 50 ans passés, il a abandonné son étiquette de "gaulliste social".

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.