Infirmières bulgares : l'opposition exige la "transparence" de l'Elysée

Suite aux révélations du fils du colonel Kadhafi sur les dessous de l'affaire des infirmières bulgares, l'opposition dénonce un manque de "transparence" du Quai d'Orsay et de l'Elysée. Nicolas Sarkozy a réaffirmé aujourd'hui qu'il n'y avait eu "aucune contrepartie aux libérations".

Hier, dans un entretien au Monde, le fils du numéro un libyen, Saïf al Islam Kadhafi affirmait que Paris et Tripoli avaient signé des accords d'armement : "nous allons acheter à la France des missiles antichar à hauteur de 100 millions d'euros" avait-il confié au quotidien. Il a aussi évoqué un projet de fourniture de nucléaire civil entre les deux pays.

Le ministre des Affaires étrangères s'était expliqué mardi devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a démenti aujourd'hui toute contrepartie française dans l'affaire de la libération des infirmières bulgares.

Cependant les déclarations du fils du numéro un libyen ne sont pas prêts de calmer les esprits. L'opposition a dénoncé les déclarations de Bernard Kouchner jugées floues et évasives. Et François Hollande de renchérir "il ne sait même pas qu'il y aurait eu un accord militaire : il ignorait tout de cette affaire". Quant à Nicolas Sarkozy, le porte-parole du groupe SRC (socialiste, radical et citoyen) à l'Assemblée nationale, André Vallini l'a trouvé "un peu laconique sur cette affaire". "Tout ça commence à ressembler à une affaire d'Etat. J'espère que ce ne va pas apparaître comme un mensonge d'Etat" s'est-il inquiété

Les députés de l'opposition invitent vivement l'Elysée à donner des explications aux Français. Le premier secrétaire du PS François Hollande s'interroge : "Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'on a donné en échange de la libération des infirmières et du médecin bulgares ?". Le député PS Arnaud Montebourg presse l'exécutif de répondre "sans délais" aux révélations du fils du colonel Kadhafi.

La polémique sur la libération des infirmières bulgares enfle, devenant même une véritable "affaire d'Etat". Les propos de François Loncle, député PS, sont sans équivoques : "Lorsqu'on prétend qu'il n'y a aucune contrepartie, on découvre qu'il y a des accords d'armement en cours de négociation et même de finition, quand on apprend aussi qu'il y a une perspective nucléaire, c'est vraiment le cynisme". Il a jugé qu'une commission d'enquête parlementaire était indispensable pour lever le voile sur cette manoeuvre diplomatique.

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