Affaire Litvinenko : la Russie est "prête à normaliser" ses relations avec la Grande-Bretagne

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov déclare ce vendredi que la Russie est "prête à normaliser"ses relations avec la Grande-Bretagne. Cette annonce intervient au lendemain de la décision du Kremlin d'expulser les diplomates britanniques en poste à Moscou, en riposte à une mesure similaire prise en début de semaine par Londres.

"La Russie souhaite que les relations avec la Grande-Bretagne soient normalisées. Nous sommes prêts à cela" annonce ce vendredi Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe. Le Kremlin semble changer de ton au lendemain de sa décision d'expulser quatre diplomates britanniques en poste à Moscou.

Depuis jeudi soir, les autorités russes semblent vouloir calmer le jeu avec Londres. Juste après avoir annoncé l'expulsion de quatre diplomates britanniques en poste à Moscou et une série de mesures de rétorsion politique, le Kremlin reconnaissait Andreï Lougovoï, l'ex-agent russe du KGB, comme "l'un des suspects" dans l'affaire de l'empoisonnment de Litvinenko.

Le début de la crise remonte, en effet, à la mort d'Alexandre Litvinenko, cet ex-agent russe devenu opposant au Kremlin. Exilé à Londres, il meurt en novembre dernier, empoisonné au polonium, une substance radioactive. Pour les autorités britanniques, Andreï Lougovoï, ex-agent du KGB, est le principal suspect et doit être extradé pour être juger. Jusqu'ici, la Russie a toujours refusé fermement.

"Je pense que les relations entre la Russie et la Grande-Bretagne se développeront normalement, car c'est dans l'intérêt des deux pays", déclarait Vladimir Poutine, jeudi soir. Avant d'ajouter: "il est indispensable d'évaluer les actions de quelqu'un à l'aune du bon sens, de respecter les intérêts légitimes de ses partenaires, et alors tout ira bien. Je pense que nous surmonterons cette mini-crise."

Quoiqu'en dise Sergueï Lavrov aujourd'hui, le conflit entre Moscou et Londres s'envenime depuis début de juillet avec des pratiques dignes de la guerre froide. Dernier exemple en date: jeudi, les autorités russes ont exigé le départ immédiat de quatre diplomates britanniques en poste à Moscou. Les visas ne seront plus accordés aux représentants officiels de la Grande-Bretagne. Par ailleurs, le Kremlin considère que toute coopération en matière de lutte contre le terrorisme est désormais impossible.

La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a estimé que "la Russie devrait satisfaire la demande d'extradition et coopérer pleinement. (...) Il n'est dans l'intérêt de personne qu'un crime de ce genre soit commis et que rien ne soit fait". Après un soutien timide des pays occidentaux à Londres en début de semaine, l'Union européenne puis les Etats-Unis se sont rangés au côté du nouveau Premier ministre britannique Gordon Brown dans sa crise diplomatique avec Moscou.

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