La ligne ferroviaire à grande vitesse Est inaugurée aujourd'hui

C'est aujourd'hui que la ligne à grande vitesse est-européenne est inaugurée en grande pompe. Elle entrera en service commercial le 10 juin prochain, mettant Nancy à 1h30 de Paris et Strasbourg à 2h20. Le lancement des travaux de la deuxième phase du TGV Est européen devrait avoir lieu à partir de 2008.

Après cinq ans de gigantesques travaux, la Ligne à grande vitesse (LGV)-Est a été inaugurée en grande pompe aujourd'hui. Mais cette ligne n'entrera en service commercial que le 10 juin prochain. A cette date, le TGV français et l'ICE allemand rouleront sur ces 300 nouveaux kilomètres à 320 km/h sur la LGV-Est, une vitesse supérieure de 20 km/h à celle des autres TGV français. Cela rapprochera considérablement Paris des principales agglomérations de l'Est de la France et de grandes villes étrangères. La capitale française ne sera en effet plus qu'à 1h30 de Nancy, 2h05 de Luxembourg-ville, 2h20 de Strasbourg, ou 3h40 de Stuttgart, contre respectivement 2h45, 3h35, 4 heures et 6 heures aujourd'hui.

Cette ligne est "un symbole de la politique d'aménagement du territoire" et "une réussite industrielle majeure", a déclaré Jacques Chirac à l'Elysée devant un parterre d'élus des régions, départements, villes, les dirigeants de la SNCF et de Réseau ferré de France, qui ont financé avec l'Etat cette nouvelle ligne.

"En raccourcissant les distances, en attirant les entreprises, en accélérant les échanges, elle va constituer un véritable catalyseur d'activité économique, avec à la clé plus de 16.000 emplois", a affirmé le chef de l'Etat. "C'est une admirable démonstration des capacités de la France en matière de recherche, de développement et d'innovation", a-t-il dit en citant le groupe Alstom, "l'un des champions mondiaux de la grande vitesse ferroviaire".

Ce soir, un spectacle pyrotechnique inédit servira de point d'orgue à l'inauguration: à 20h00, le plus long et le plus rapide feu d'artifice du monde parcourra en trois minutes les 300 km de la ligne à une vitesse de 5.400 km/h. Quelque 3.000 torches disposées sur la ligne s'allumeront progressivement pour former un "trait de lumière" qui symbolisera l'arrivée de la grande vitesse ferroviaire dans l'Est de la France. Le terminus de cette rame sera Louvigny (Moselle) où le rejoindra un TGV en provenance de Strasbourg, avec à son bord de nombreux élus et chefs d'entreprise alsaciens. Environ 3.000 personnes ont été invitées à 19h00 à la cérémonie d'inauguration à l'Abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).

Le ministre des Transports, Dominique Perben, a par ailleurs indiqué à l'AFP que le lancement des travaux de la deuxième phase du TGV Est européen aurait lieu "à partir de 2008", et non plus 2010 comme initialement prévu. Cette deuxième phase, d'un coût prévu de 94 millions d'euros, entraînera la construction de 100 nouveaux kilomètres de voies, mettant la capitale européenne à 1h50 de Paris. Le ministre a également rappelé que "la France a ratifié le 7 mars dernier la traité franco-allemand du futur pont ferroviaire sur le Rhin qui permettra une très bonne connexion avec le réseau allemand en 2010. La France est donc un des pays les plus avancés dans la réalisation de cet axe européen", s'est-il félicité.

Au total, "quelque 37 millions d'Européens sont concernés. Un réseau de relations à grande vitesse se met en place avec tout le reste de l'Europe", s'est réjouit de son côté Alain Le Guellec, directeur du TGV-Est européen pour qui cette "révolution des transports" engendrera un "saut de trafic important", de l'ordre de 65% à l'horizon 2011. Quelque 11,5 millions de personnes, issues d'un report du trafic routier, aérien et à l'arrivée de nouveaux voyageurs, circuleront sur la ligne, prévoit Réseau ferré de France (RFF).


Les tarifs des billets revus à la hausse
Si les voyageurs ne pourront que se féliciter de ce gain de temps, ils devront en payer le prix. En effet, le coût élevé des travaux, 4 milliards d'euros selon RFF, aura une répercussion sur le prix des billets, au grand mécontentement des élus et futurs usagers. Interrogé sur ce sujet par l'AFP, Dominique Perben a indiqué que "les tarifs du TGV Est se situent (...) dans la fourchette des tarifs que l'on trouve sur d'autres destinations TGV comparables. Ils offrent une gamme beaucoup plus large qu'auparavant: un tarif à bas prix à partir de 15 euros pour un aller simple Paris-Reims en Prem's (10% des billets) ou 19 euros à partir d'octobre sur Paris-Strasbourg (formule IDTGV), mais aussi la 1ère classe sur Paris-Strasbourg à 112 euros, avec un excellent niveau de service et une desserte performante de centre ville à centre ville". Et celui-ci de poursuivre: "A titre de comparaison, un aller retour Paris-Strasbourg en TGV coûtera entre 38 euros (IDTGV) et 224 euros (1ère classe), alors que les tarifs aériens se situent dans une fourchette deux fois plus élevée".

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