Réforme du marché du travail : Jean-Claude Mailly (FO) prêt à discuter

FO se prépare aux négociations sur le marché du travail de vendredi "de manière positive, avec une volonté de compromis". Pour autant, l'organisation syndicale refuse l'idée d'une séparation employé-patron à l'amiable, comme celle d'une fusion ANPE-Unedic ou encore la TVA sociale.

Le syndicat Force ouvrière (FO) est prêt à discuter de procédures prud'homales simplifiées mais refuse l'idée de "séparation à l'amiable" prônée par le Medef, affirme Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO dans une interview au quotidien écoinomique Les Echos de ce jeudi. "Ce concept (de séparation à l'amiable) est dangereux, car il suppose que le patron et le salarié disposent des mêmes pouvoirs au sein de l'entreprise, ce qui n'est jamais le cas", déclare le secrétaire général de FO dans une interview aux Echos, à paraître jeudi. Pour FO, "il est donc totalement exclu de développer ce principe à l'intérieur des entreprises ou dans le cadre du contrat de travail."

En revanche, ajoute Jean-Claude Mailly, "nous sommes prêts à donner une place supérieure à la conciliation dans le cadre de procédures prud'homales simplifiées." "Pour cela, on pourrait raccourcir la durée des recours juridiques, ce qui serait à la fois plus sécurisant pour les patrons et pour les salariés. Dans toute procédure de divorce, même à l'amiable, il doit y avoir un juge", dit-il.

A la veille de l'ouverture de la négociation sur le marché du travail, lancée ce vendredi, le secrétaire général de FO affirme aborder les discussions "de manière positive, avec une volonté de compromis, mais pas à n'importe quel prix." Il se déclare toutefois toujours opposé à une fusion ANPE-Unedic - voulue par le gouvernement - qui signifierait, selon lui, la mort du paritarisme et serait "pénalisant pour les chômeurs".

Par ailleurs, tout en saluant le "style très direct" de Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Mailly se déclare "pas dupe" face à la "guerre de mouvement" engagée par les pouvoirs publics qui multiplient les lieux de débat et les commissions. Et il évoque le spectre d'une "réunionite permanente"...

Sur le Smic, il revendique trois évolutions: que sa date de revalorisation intervienne plus tôt dans l'année, au lieu du 1er juillet aujourd'hui. Que soit institué un mécanisme de rendez-vous automatique dans les branches professionnelles "pour les contraindre justement à ajuster leurs grilles". Et enfin que les aides sociales et fiscales soient liées "à la dynamique de négociation salarial des branches et des entreprises".

Concernant les retraites, FO demande au gouvernement de bloquer la durée de cotisation à 40 ans, afin déviter que, comme la loi Fillon le prévoit, cette durée passe automatiquement à 41 ans. Et il met en garde sur la réforme des régimes spéciaux. Sur l'assurance-chômage, il estime "prématuré" le débat sur une éventuelle baisse des cotisations de chômage concommitante à une hausse des cotisations de retraite. Enfin, il juge que "la TVA sociale peut être très dangereuse. Nous continuons de privilégier l'intégration de la valeur ajoutée dans l'assiette de cotisations patronales".

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