Pilc, le "polygame musical"

Puissant et romantique, le pianiste Jean-Michel Pilc interpelle en permanence l'auditeur. Seule constante, une inspiration débordante.

D'entrée de jeu, Jean-Michel Pilc se met à nu : "je suis un polygame musical !". Une confession confirmée lors d'un récent concert dans un de ses clubs préférés, le Sunside à Paris. Le pianiste alterne une longue suite de thèmes de Coltrane, où s'exprime sa puissance, et un arrangement personnel de Widmung de Robert Schumann, courte pièce tout empreinte de lyrisme.

Rêver, ne rien s'interdire, telle est bien la règle de Jean-Michel Pilc, comme en témoigne son tout dernier album ( "New dreams". Dreyfus Jazz). "La musique est un acte d'amour, d'innocence", confie l'artiste qui refuse toute "prise de tête" et encore plus toute "analyse cartésienne" de son travail. L'ancien ingénieur en sciences de l'espace explique simplement "être entouré d'une grande vague de musique qui le dépasse".

Son répertoire comprend des classiques - Gershwin, Mercer, Ellington, Monk- et des compositions personnelles. La matière première, là n'est pas (toute) la question.Tout l'art réside dans l'exécution. Laisser l'improvisation prendre toute sa place ou, selon son expression, "écrire de la musique en temps réel". Un plaisir qu'il ne boude pas avec ses compagnons de longue date, Ari Hoenig ou Mark Mondésir (batterie) et Thomas Bramerie (basse): "Nous les musiciens de jazz, nous avons la chance de pouvoir composer à plusieurs".

La nationalité, le territoire ne fait rien à l'affaire. Jean-Michel Pilc a choisi en 1995 de vivre aux Etats-Unis. Il ne se sent pas américain pour autant et ne dénigre pas l'hexagone. Se présentant comme "un citoyen du monde", un habitant du "global village", le pianiste adepte de la rupture (sur scène) estime avoir trouvé son équilibre. Une petite centaine de concerts par an dont une moitié aux Etats-Unis, principalement à New York , et un enseignement régulier à l'université de New York. La quarantaine tranquille, Pilc entend bien maintenir ce rythme, lui qui déploie une belle capacité d'inspiration alliée à une grande énergie. Et de lancer en conclusion: "Quand on joue trop, on assèche la musique !".

Renseignements pratiques :
En concert : Arles/Jazz in Arles ce 22 mai. Jean-Michel Pilc (piano) avec Thomas Bramerie (basse) et Donald Kontomanou (batterie). A New York, le 25 au Museum of natural history et le 27 au Small's. Et à Toulouse du 9 au 13 octobre prochain, pour le festival Jazz sur son 31.
Discographie: "New dreams", Jean-Michel Pilc (piano) avec Thomas Bramerie (basse) et Ari Hoenig ou Mark Mondésir (batterie). Avril 2007. Dreyfus Jazz.

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