MAN Diesel va produire en France ses gros moteurs

La division la plus rentable du groupe munichois transfère à St Nazaire la ligne de production de sa nouvelle génération de moteurs les plus lourds. Une de ses priorités est de développer sa production sans faire exploser ses coûts pour satisfaire un carnet de commandes en très forte progression.

MAN Diesel a de fortes ambitions. Grâce à de nouveaux produits, le deuxième producteur mondail de gros moteurs entend gagner rapidement des parts de marché. Notamment dans les moteurs pour centrales électriques où il vise 30% du marché contre 19% aujourd'hui.

Même s'il vend déjà la moitié des diesels destinés aux cargos et paquebots, il veut également renforcer sa position sur de nouvelles niches comme les moteurs pour les bâtiments navals, les cargos offshore ou les paquebots de luxe.

Mais il a aussi un problème : ses capacités sont insuffisantes au vu de l'explosion actuelle de son carnet de commandes. D'où la réorientation de son réseau de production qui va profiter à SEMT Pielstick, sa filiale implantée à St Nazaire. Le numéro deux mondial des moteurs diesel est en train d'y transférer la ligne de production de ses gros moteurs essentiellement destinés aux petites centrales électriques.

Jusqu'à l'an dernier, SEMT Pielstick créé en 1946 par un ancien directeur technique de MAN, était détenu à la fois par les deux concurrents MTU (aujourd'hui baptisé Tognum) et MAN qui l'avait repris en 1988 à Alsthom Atlantique.Cette situation avait desservi la société française. Mais en octobre 2006, MAN est devenu l'unique propriétaire du site. Et sa situation privilégiée sur l'estuaire de la Loire lui a permis de décrocher la production des gros moteurs dont le poids peut dépasser 200 tonnes.

"Nous allons remplacer progressivement les programmes qui sont actuellement construits à St Nazaire par notre gamme pour être en mesure d'ici à la fin de 2009 d'y construire jusqu'à 40 à 60 moteurs par an" a indiqué le président de MAN diesel, Georg Pachta-Reyhofen. La filiale française, MAN Diesel SAS emploie au total quelque 650 employés entre le siège social basé à Villepinte et l'unité de production de St Nazaire.

Le groupe allemand n'a pas prévu dans un premier temps d'augmenter les effectifs français mais il entend bien faire grossir sa filiale française. Celle-ci a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de quelque 151 millions d'euros. Il compte sur les gains de productivité attendus suite à l'installation d'un nouveau banc de montage ultra moderne pour sa nouvelle génération de moteurs alors que jusqu'à présent l'usine produisait différents modèles de taille plus restreinte et de conception plus ancienne.

"Nous avons décidé pour le groupe de nous concentrer sur les produits les plus modernes à forte valeur ajoutée et de confier plus encore que jusqu'à présent, via des licences, les moteurs plus anciens ou moins gros comme les deux temps" a expliqué à la Tribune le président de MAN diesel. La concentration sur un nombre de produits plus limités explique également la réorientation de l'usine de St Nazaire.

Celle-ci continuera toutefois à produire pendant un certain temps au moins les pièces détachées pour les moteurs qu'elle produisait jusqu'à présent sous le label Piestick notamment et qui représente un tiers de sa charge de travail actuel. "Avec St Nazaire nous avons récupéré aussi des compétences dans le domaine des moteurs pour bâtiments navals et nous entendons bien l'exploiter" a ajouté le président.

Cette année, MAN diesel, première société allemande à avoir été transformée en société européenne, vise un bond d'au moins 10% de ses ventes qui devraient dépasser les 2 milliards d'euros alors que son résultat opérationnel devrait s'approcher les 270 millions. Et son carnet de commande est plein. Il devrait atteindre les 2,9 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année soit trois ans de production au moins assurée.

En août, il a signé un contrat pour la fourniture en 2011 du plus gros moteur diesel pour cargo. Il sera doté de 14 cylindres donnant une puissance de 115.000 chevaux.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.