Trois tours de vis sur les taux en six mois sont-ils suffisants pour calmer l'inflation outre-Manche? En attendant d'en être certaine, la Banque d'Angleterre (BoE) a ce mois-ci choisi l'immobilisme. Alors que la BoE avait surpris le mois dernier en relevant son taux directeur d'un quart de point, elle l'a aujourd'hui laissé inchangé à 5,25%, comme prévu par le consensus des économistes.

Au total, seuls 8 des 50 économistes interrogés par l'agence Bloomberg pariaient aujourd'hui sur une hausse des taux. "Non seulement les revenus moyens sont restés stables en novembre mais les prix de l'immobilier ont un peu décéléré au dernier trimestre 2006, et l'inflation devrait rapidement reculer à compter de ce mois-ci", argumente Alexis Garatti, économiste chez Natixis.

Mais après la surprise de janvier, les interrogations subsistaient aujourd'hui jusqu'à la dernière minute. Il faut dire que les dernières publications, comme les ventes de détail de janvier, ont montré une vigueur de la croissance susceptible de tirer les prix à la hausse. Du coup, d'importantes institutions comme le NIESR (National Institute for Economic and Social Research) pariaient sur une hausse des taux.

La croissance économique s'est élevée à 0,8% au quatrième trimestre 2006 après une hausse de 0,7% du PIB (Produit intérieur brut) au trimestre précédent. Une vigueur qui avait conduit à un emballement de l'inflation à 3% en décembre, un plus haut en dix ans, et déclenché séance tenante la hausse du taux directeur de la BoE. Les chiffres d'inflation de janvier sont communiqués au comité monétaire dès aujourd'hui mais ne seront publiés que le 13. De leur côté, les minutes seront communiquées par la BoE le 21.