Les syndicats souhaitent une relance de la négociation sur la pénibilité au travail

Après la CFDT, la CGC s'est dite jeudi "tout à fait favorable" à une reprise des discussions interrompues depuis mars 2006. La CGT souhaite également que la négociation se débloque mais ne voit pas d'évolution de la part du Medef sur cette question. Le gouvernement veut nommer un groupe d'experts pour débloquer la situation.

Les syndicats ne veulent pas se résoudre à l'échec de la négociation sur la pénibilité au travail, interrompue depuis fin mars 2006. Le président de la CGC, Bernard Van Craeynest, s'est dit jeudi "tout à fait favorable" à une relance des discussions entre patronat et syndicats sur ce sujet. "Nous voulons aborder l'ensemble de la pénibilité au travail parce que nous avons constaté que le patronat avait tendance à la segmentation pour ne prendre que ce qui l'intéresse, a expliqué le président de la confédération des cadres. Il y a la prévention mais aussi la définition de la pénibilité, qui doit conduire à prendre en compte un système de cessation anticipée d'activité pour les salariés aux métiers les plus pénibles".

C'est justement là que le bât blesse. Le Medef ne veut pas entendre parler d'un financement de départs en retraite anticipés pour travaux pénibles qui serait financé par les entreprises, renvoyant ce dossier à la solidarité nationale. Un système de réparation payé par les entreprises "conduirait à augmenter le coût du travail, donc à augmenter le chômage dans notre pays. Et nous ne voulons pas augmenter le coût du travail", a expliqué mardi soir sur i-télé Denis Gautier-Sauvagnac, président de l'UIMM (métallurgie, Medef) et chef de file patronal dans cette négociation. Le Medef n'accepte de s'engager que sur la prévention, ce que déplorent les syndicats. "La négociation est en panne parce que le patronat a trouvé tous les moyens possibles pour ne pas aller jusqu'au bout", a affirmé mardi François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.

La CGT est de son côté très sceptique sur une possible relance de cette négociation, pourtant prévue par la loi Fillon sur les retraites de 2003. "On souhaite que la négociation se débloque mais il n'y a aucune indication d'un changement d'attitude du Medef", constate Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral. Or, pour lui, il y a urgence: une partie des dispositifs de préretraites pour travaux pénibles financés par l'Etat arrivent à échéance ce mois-ci. Dès lors, qui prendra financièrement en charge désormais les salariés qui ne peuvent plus se maintenir - ou que leur entreprise ne souhaite pas maintenir - dans leur emploi du fait d'un état de santé dégradé? "Ils partiront soit au chômage soit en invalidité", prédit Jean-Christophe Le Duigou. A charge pour l'Unedic ou la Sécurité sociale de leur assurer un revenu jusqu'à leur retraite.

De son côté, le gouvernement veut aider les partenaires sociaux à sortir de l'impasse. Le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, qui s'est dit favorable à une poursuite de la négociation, compte proposer rapidement un groupe d'experts sur le sujet. Les partenaires sociaux doivent "faire preuve d'imagination pour proposer un dispositif juste, simple à mettre en oeuvre et compatible avec les contraintes de l'économie", a affirmé mardi le ministre.

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