Nouvelle étape dans la saga de la crise de Northern Rock, la banque britannique spécialisée dans l'immobilier qui s'est effondrée le mois dernier suite à la crise des marchés du crédit. Alors que l'établissement a fait l'objet d'un sauvetage en catastrophe par la Banque d'Angleterre, et que différents investisseurs étudient sa possible reprise, c'est aujourd'hui son patron qui donne sa démission.

Northern Rock a en effet annoncé ce vendredi le départ de Matt Ridley, président de la banque. Le nouveau patron de l'établissement en grandes difficultés sera Bryan Sanderson, ancien président du groupe de santé privé BUPA et de la banque Standard Chartered.

Il y a un mois, en fait, que Matt Ridley souhaite démissionner. Sa banque, spécialisée dans l'octroi de crédits immobiliers, a été frappée de plein fouet par la crise de confiance qui fait rage sur les marchés bancaires depuis le mois d'août. La principale caractéristique de Northern Rock est en effet d'avoir une base de dépôts de clients relativement faible. La banque se finance pour l'essentiel en empruntant auprès de ses consoeurs.

Or, dans le climat de défiance généralisée qui s'est établi ces dernières semaines, les autres établissements ont cessé de prêter à Northern Rock. Il en est résulté un vent de panique chez ses clients, qui ont fait la queue devant les agences le mois dernier pour retirer leurs avoirs. Ce qui n'a fait, bien sûr, qu'aggraver la crise. Si bien que la banque n'a évité l'effondrement total qu'en faisant appel aux fonds de la Banque d'Angleterre.

Dans ces conditions, Matt Ridley, très critiqué pour la politique de financement et de développement de Northern Rock, voulait donc tirer les conséquences de la crise en se retirant. Mais les autorités lui ont demandé le mois dernier de rester jusqu'à ce que des solutions de refinancement de la banque ait été mises en place et aussi jusqu'à ce qu'il ait été entendu par la commission des Finances du parlement britannique.

Des conditions qui sont maintenant remplies. Dès lors, le président de la banque a de nouveau présenté sa démission, qui sera effective dès que l'Autorité des services financiers (FSA) aura donné son approbation à la nomination de son successeur.

Ce dernier va avoir du pain sur la planche. Car même si les mesures d'urgence ont permis d'éviter le pire, rien n'est réglé sur le fond. La Northern Rock Bank a dû emprunter 16 milliards de livres (23 milliards d'euros) à la Banque d'Angleterre, et il lui va falloir s'adosser à de nouveaux partenaires financiers. Différents fonds d'investissement ont fait part de leur intérêt, dont les américains JC Flowers et Cerberus. Le groupe britannique Virgin de Richard Branson voudrait pour sa part rapprocher la banque de son activité de services bancaires, Virgin Money.