L'autorité de marchés espagnole ébranlée par l'affaire Endesa

Les péripéties autour de l'offre de rachat de l'espagnol Endesa n'ont pas épargné l'autorité des marchés espagnols CNMV, plongée dans la crise après l'annonce de la démission de son président. Ce dernier dénonce les manoeuvres du gouvernement espagnol pour faire échouer l'OPA de l'allemand E.ON.

L'autorité des marchés financiers espagnols (CNMV) pourrait bien être la victime collatérale de la saga Endesa. Alors que le dossier touche à sa fin, la CNMV doit affronter une grave crise au sein même de sa direction. Le président du gendarme de la Bourse, Manuel Conthe, s'affronte avec son conseil d'administration sur la question délicate de l'intervention du gouvernement espagnol socialiste dans le dossier d'OPA qui vise la société énergétique.

Début avril, Manuel Conthe avait annoncé vouloir démissionner suite à des désaccords avec les autres dirigeants de la CNMV sur le dossier Endesa. Mais le président ne compte pas partir sans faire de vagues. Il a exigé avant de quitter ses fonctions de comparaître devant le Parlement où il pourrait révéler les pressions subies par la CNMV, organisation indépendante, de la part du gouvernement qui tenait absolument à ce qu'Endesa reste espagnole.

Manuel Conthe accuse le gouverment socialiste de bienveillance envers l'offre commune d'Acciona, société espagnole de BTP, et l'électricien italien Enel sur Endesa car ils représentaient le moyen de faire échouer l'OPA du groupe allemand E.ON, à laquelle Madrid était fortement opposée. Une prise de position qui embarrasse évidemment le gouvernement et qui provoque la colère des administrateurs de la CNMV, qui ont décidé majoritairement ce vendredi de condamner les agissements de Manuel Conthe.

L'autorité espagnole de l'énergie CNE décidera à la fin du mois si elle autorise ou non Enel, déjà actionnaire d'Endesa, à porter à plus de 10% sa participation directe dans le capital de l'entreprise. Une décision positive marquerait la levée du dernier obstacle au lancement de l'offre de reprise conjointe avec Acciona. Peut-être la fin d'un an et demi d'une bataille qui aura secoué jusqu'au milieux financiers et politiques.

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