Zapatero salue la bonne santé de l'économie de son pays

Le premier ministre espagnol annonce une croissance supérieure à 3,5% en 2007. L'occasion pour lui de faire oublier la tension suscitée par la démission du gendarme boursier

Selon le gouvernement socialiste "l'Espagne va bien", une formule qui rappelle la litanie de l'ancien locataire de La Moncloa (le Matignon hispanique), le libéral José María Aznar. Le président socialiste du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a en effet présenté hier son premier bilan économique depuis son arrivée au pouvoir avec une prévision de croissance supérieure au 3,5% pour cette année malgré les mauvais augures, notamment le risque d'effondrement du marché immobilier.

Le rapport économique 2007 a rappelé les réussites depuis 2004 et insisté sur les défis de l'économie espagnole comme l'amélioration de la productivité. Il ébauche aussi un programme "à moyen terme". Parmi les propositions qu'il avance, on trouve un projet de réforme des retraites pour maintenir l'équilibre des finances publiques face au vieillissement de la population.

Le rapport énonce une série de mesures qui ont déjà été implantées dans d'autres pays d'Europe comme la retraite à plus de 65 ans, mais il renvoie à une future négociation sociale pour l'épineux choix des solutions. Le gouvernement n'a pas oublié qu'en 2002, José Maria Aznar avait déjà tenté de réformer le système de l'assurance-chômage ce qui avait provoqué une grève générale et le retrait de la loi.

"Les excellentes perspectives de l'économie espagnole ne doivent pas conduire au triomphalisme et à l'autosatisfaction", a mis en garde le premier ministre Rodriguez Zapatero. Pour ce dernier, la présentation du rapport économique 2007 du gouvernement est une initiative sans précédent en Espagne destinéé à "renforcer la transparence et la qualité démocratique".

Pour l'évènement, le chef du gouvernement a choisi comme oratoire la Bourse de Madrid et une congrégation de dirigeants d'entreprises. La composante politique de cette démarche n'est pas négligeable. En effet, le dossier Endesa a mis durement à l'épreuve la confiance des investisseurs dans la séparation des pouvoirs et le fonctionnement des organes régulateurs. Bien que le gouvernement espagnol nie toutes ingérences dans l'affaire, certains évènements, comme l'annonce de la démission de Manuel Conthe, le président du gendarme de la bourse
(CNMV), souligne une certaine bienveillance du pouvoir à l'égard d'une contre-offensive italo-espagnole de Acciona et Enel face au projet allemand de E.On sur Endesa.

Ainsi, Manuel Conthe a fait allusion vendredi dernier à un "un conflit potentiel" entre la politique industrielle du gouvernement et les règles du marché. Et il a singulièrement alourdi le climat politique en exigeant de comparaître devant le parlement pour expliquer les raisons de sa démission.

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