Téléphonie mobile : Bruxelles se félicite de la baisse des "eurotarifs"

La Commission européenne s'est réjouie jeudi de la réduction des tarifs des opérateurs de téléphonie mobile pour les appels passés et reçus à l'étranger. Des tarifs inférieurs aux plafonds européens sont ainsi proposés dans 23 des 27 pays de l'Union.

Les tarifs des appels émis ou reçus depuis un pays de l'Union Européenne depuis un téléphone portable sont en baisse. Après l'adoption fin juin d'un règlement communautaire, la Commission européenne a annoncé jeudi que la majorité des opérateurs respectaient les plafonds fixés par l'UE. Dans 23 des 27 pays de l'Union, au moins un opérateur propose un tarif inférieur à 49 centimes d'euro la minute, hors taxe, pour les appels passés de l'étranger, et à 24 centimes pour les appels reçus."Le premier résultat est nettement positif", s'est ainsi réjouie la Commission Européenne, qui a lancé début août un site Internet permettant de comparer ces "eurotarifs".

"Je me réjouis que tous les opérateurs de téléphonie mobile respectent maintenant la loi et que les quelques opérateurs que nous montrions du doigt il y a trois semaines soient depuis rentrés dans le rang", a renchéri la commissaire européenne en charge des télécoms, Viviane Reding. Les opérateurs avaient jusqu'au 30 juillet à minuit pour soumettre à leurs clients une offre respectant ces plafonds. Ils ont jusqu'au 30 août pour activer ces tarifs. Mais le travail n'est pas terminé prévient-elle: "En collaboration avec les autorités de régulation nationales des télécommunications, la Commission va maintenant examiner la qualité, la transparence et la facilité d'accès des nouvelles offres en matière d'itinérance."

Les quatre "mauvais élèves" de l'Europe, où aucun opérateur ne propose de tarifs inférieurs aux plafonds, sont l'Italie, la Grèce, le Portugal et Malte. La France "ne figure pas parmi les meilleurs élèves de l'Europe", selon Martin Selmayr, porte-parole de la Commission chargé des télécoms. Orange et Bouygues proposent des prix correspondant aux plafonds européens alors que ceux de SFR sont légèrement inférieurs. "C'est maintenant à l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) de vérifier si la situation est satisfaisante en France. La Commission fera ensuite une analyse plus approfondie avec l'ensemble des régulateurs européens", a-t-il poursuivi.

Auparavant, ces services d'itinérance, également appelés "roaming", pouvaient être facturés jusqu'à 3 euros la minute. Les opérateurs avaient certes abaissé leurs prix ces derniers mois pour éviter la régulation de l'Union européenne. Environ 147 millions de personnes, essentiellement des professionnels, utilisent leur téléphone portable à l'étranger. Le "roaming" aurait généré un chiffre d'affaires estimé à 8,5 milliards d'euros en 2005, soit environ 5% des revenus des opérateurs.

"C'est une date à marquer d'une pierre blanche pour les citoyens européens. Depuis des années, ils paient beaucoup trop cher, mais maintenant c'est de l'histoire ancienne," s'était félicité Flemming Hansen, ministre danois des transports et de l'énergie, après l'adoption du règlement communautaire. Didier Lombard, PDG de France Télécom, avait pour sa part comparé ces propositions à "une planification communiste". C'est en effet la première de son histoire que l'Union européenne décide d'imposer de manière aussi ferme et définitive une tarification aux entreprises.

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