Le secrétaire général de l'OCDE à son tour accusé de népotisme

Après le président de la Banque mondiale, c'est au tour du secrétaire général de l'OCDE, le mexicain Angel Gurria, d'être accusé de népotisme. Les reproches portent aussi sur son manque de transparence et ses dépenses somptuaires.

Dans la famille des patrons corrompus de grandes institutions, on demande Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE. Le méxicain s'est défendu ce vendredi de critiques sur ses pratiques de gestion parues dans The Economist, l'accusant de manque de transparence et de népotisme dans plusieurs nominations et de dépenses somptuaires. Ces accusations interviennent au moment où le président de la Banque Mondiale, l'Américain Paul Wolfowitz, se retrouve sur la sellette pour avoir personnellement négocié un contrat très avantageux pour sa compagne.

Des accusations que Angel Gurria estime liées à sa volonté de lutte contre la corruption qui a conduit l'OCDE à placer mi-mars sous surveillance la Grande-Bretagne, après l'abandon par Londres d'une enquête sur des pots-de-vin présumés dans des contrats de ventes d'armes entre le groupe BAE Systems et l'Arabie saoudite.

D'après l'hebdomadaire britannique publié aujourd'hui, depuis la prise de fonctions de Angel Gurria en juin 2006, les dépenses de rénovations du logement de fonction du secrétaire général de l'Organisation de Coopération et de développement économique (OCDE) à Paris sont passées d'un premier devis de 600.000 euros à un coût final de 733.000 euros, auxquels s'ajoutent 300.000 euros comptabilisés sur d'autres lignes budgétaires. Dans un communiqué, Angel. Gurria rétorque que cette résidence "n'avait pas fait l'objet de sérieuses rénovations depuis plus de 20 ans", et que ces travaux étaient par conséquent nécessaires.

L'article de The Economist met aussi en cause la nomination du directeur exécutif, le Belge Patrick Van Haute. "Le candidat interne d'origine, nommé par la prédécesseur de Angel Gurria avec l'approbation de ce dernier, (s'était vu) retirer l'offre relative à ce poste", écrit The Economist. Il cite ensuite sans les nommer des ambassadeurs de l'OCDE, qui dirigent les délégations de leur pays au sein de l'Organisation, et qui auraient estimé que Patrick Van Haute n'était pas "le meilleur candidat possible". Dans son communiqué, Angel Gurria affirme avoir agi "dans l'intérêt de l'organisation" en ne nommant pas la personne qui était pressentie à l'origine.

The Economist affirme que les ambassadeurs de l'OCDE ont convoqué Angel Gurria le mois dernier pour discuter de cette nomination ainsi que de l'octroi d'un poste à la fille de Angel Gurria et à l'époux de son adjointe à l'OCDE, Gabriela Ramos. Angel Gurria a répondu qu'il avait demandé à sa fille "de démissionner" au bout de deux semaines, que l'époux de Gabriela Ramos était "particulièrement qualifié" et que l'OCDE a pour politique d'aider les conjoints de ses employés à trouver un emploi.

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