Ségolène Royal rappelle tous les "éléphants" du PS, y compris Jospin

La candidate socialiste a annoncé jeudi soir très tard une réorganisation de son équipe de campagne, plus étoffée et qui ratisse large. Ses anciens rivaux et tous les "barons" du PS sont mobilisés. Il s'agit de faire oublier les "couacs" de ces dernières semaines.

Le retour des éléphants ! Soucieuse de donner l'image d'une famille socialiste rassemblée à deux mois du premier tour, Ségolène Royal a annoncé jeudi soir la constitution d'une "équipe du pacte présidentiel" intégrant tous les poids lourds du Parti socialiste, Lionel Jospin compris. Quasiment invisibles depuis l'investiture de Ségolène Royal en novembre, ses anciens rivaux, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, réapparaissent également sur le devant de la scène.

"Tout le monde est rassemblé dans cette phase décisive de la campagne", a déclaré la candidate aux agences de presse. L'apparition de Lionel Jospin dans le nouvel organigramme constitue la principale surprise de cette réorganisation, que l'entourage de la candidate s'était attaché à minimiser depuis le début de la semaine.

A deux mois du premier tour de la présidentielle, "le but de Ségolène Royal, c'était de rassembler large", a déclaré à l'agence Reuters son co-directeur de campagne, Jean-Louis Bianco, qui conserve son poste, de même que son alter-ego François Rebsamen.

Après avoir renoncé à se présenter lui-même, Lionel Jospin n'avait eu de cesse au cours de cette pré-campagne interne de dénoncer les "dangers" de la démocratie participative chère à la présidente de Poitou-Charentes, qu'il soupçonnait également de vouloir contourner le PS. Début février, alors que Ségolène Royal traversait une passe délicate, il s'était engagé dans la bataille présidentielle, attaquant de front les propositions économiques et sociales de Nicolas Sarkozy.

Il avait toutefois prévenu qu'il entendait participer à la campagne "librement", "à (s)a façon" sans forcément aller "s'asseoir sur une chaise" dans les meetings. "Ces histoires d'éléphants, ça ne m'intéresse pas", avait-il confié sur RTL. "C'est un très bel exemple de dévouement à une cause - celle du progrès - qui dépasse le personnel", s'est félicité sur i-Télé le premier secrétaire du PS, François Hollande, qui figure dans la nouvelle "équipe du pacte" formée de treize responsables socialistes.

Contrairement à ce que son entourage laissait entendre depuis 48 heures, la candidate n'a pas choisi de créer un "conseil stratégique restreint". "Le conseil stratégique, c'est le bureau national du PS" qui se réunit tous les mardis soir, a précisé Jean-Louis Bianco.

Pierre Mauroy, Henri Emmanuelli, les maires de Paris et de Lyon, Bertrand Delanoë et Gérard Collomb, l'ancienne ministre des Affaires sociales, Martine Aubry, l'ancien ministre socialiste Bernard Kouchner, Yvette Roudy, et les présidents des groupes parlementaires Jean-Pierre Bel (Sénat) et Jean-Marc Ayrault (Assemblée nationale) font également partie du groupe des treize.

"Ces personnalités vont aller prendre la parole au nom de Ségolène Royal pour populariser et faire connaître le pacte présidentiel et animer les débats", a expliqué Jean-Louis Bianco. "Cela ressemble un peu au cimetière des éléphants", commente sous couvert d'anonymat un jeune responsable socialiste dépité par le manque de "fraîcheur" de la nouvelle équipe, selon Reuters.

Deux autres "pôles" sont mis en place: un pour la "coordination des forces" (François Hollande, Jean-Michel Baylet, président du PRG, et Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC) et un autre baptisé "expression publique et communication". Signe supplémentaire du rassemblement souhaité par la candidate, Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande, est nommé "coordinateur des réponses aux questionnaires", le député strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen et la jospiniste Annick Lepetit seront, eux, chargés des "argumentaires" de campagne.

Au total, le nouvel organigramme compte une trentaine de personnes mais d'autres nominations seront annoncées "dans les jours qui viennent", notamment pour les "chargés de questions thématiques", a précisé le co-directeur de campagne.

Dans cette entité, Jack Lang et Julien Dray deviennent "conseillers spéciaux" de la candidate et trois porte-parole travailleront sous la coordination de Jean-Louis Bianco. Arnaud Montebourg, frappé mi-janvier d'un mois de suspension pour des propos caustiques sur François Hollande, conserve sa fonction qu'il partagera désormais avec son ancien allié du Nouveau parti socialiste (NPS) Vincent Peillon. La candidate socialiste a aussi choisi de nommer une femme d'origine magrhébine, la conseillère régionale PS de Rhône-Alpes, Najat Belkacem, comme troisième porte-parole.

Enfin, Claude Bartolone, bras droit de Laurent Fabius, sera chargé du "suivi de la presse nationale", Gilles Savary de la presse régionale, Manuel Valls et Elisabeth Guigou de la presse internationale.

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