Après Blair, Gordon Brown promet "une nouvelle façon de gouverner"

Le chancelier de l'Echiquier britannique s'est déclaré officiellement candidat, ce vendredi, à la succession de Tony Blair. Tout en rendant hommage au Premier ministre sortant, il "offre un nouveau leadership" aux Britanniques.

C'était attendu mais il l'a officialisé ce vendredi. Au lendemain de l'annonce par Tony Blair qu'il quittera son poste de Premier ministre le 27 juin, Gordon Brown, qui attendait son heure depuis des années, a expliqué que devenir Premier ministre serait pour lui le "plus grand des honneurs". "Dans les semaines et mois qui viennent, ma tâche est de montrer que j'ai les nouvelles idées, la vision et l'expérience pour gagner la confiance du peuple britannique", a dit celui qui est depuis dix ans ministre des Finances de Tony Blair. "Aujourd'hui, il y a de nouvelles priorités et j'offre un nouveau leadership pour cette nouvelle époque", a-t-il affirmé.

Cet austère Ecossais de 56 ans, fils de pasteur, a promis aux Britanniques "une nouvelle façon de gouverner". "Je ne pense pas que la politique soit une affaire de célébrité", a-t-il affirmé, dans un souci de se démarquer du style Blair, dont il n'a ni le charisme, ni l'aisance. Gordon Brown a également admis que des "erreurs" avaient été commises en Irak, tache sur le bilan de Tony Blair.

Gordon Brown, qui semble déjà assuré de lui succéder le 27 juin, à l'issue d'une procédure de désignation interne au parti travailliste, a tenu à préciser qu'il ferait bon accueil à d'éventuels autres candidats au sein du Labour, et se "battrait" pour l'emporter. Deux députés de l'aile gauche du parti, Michael Meacher et John McDonnell, envisagent de présenter une candidature unique contre lui, mais ils ne se sont pour l'instant pas mis d'accord.

Gordon Brown a par ailleurs rendu hommage au Premier ministre sortant, avec lequel il a des relations notoirement difficiles depuis des années, affirmant qu'il avait dirigé le pays pendant dix ans "avec courage et passion". Tony Blair s'était, auparavant, dit "absolument ravi" de lui apporter son "plein soutien", en saluant le "talent extraordinaire et rare" de Gordon Brown.

Tony Blair et Gordon Brown travaillent ensemble depuis près de 25 ans, et les deux hommes avaient porté ensemble le parti travailliste au pouvoir en 1997. Mais leurs relations se sont dégradées au fil des ans, en raison de leur rivalité pour le pouvoir. D'autant que leurs personnalités sont très contrastées. Alors que Tony Blair, politicien instinctif, est charismatique, souriant, à l'aise pour s'exprimer, Gordon Brown est plus une formidable machine intellectuelle qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts. Mais son caractère lui avait valu d'être qualifié de stalinien cynique en mars dernier par un ancien haut fonctionnaire, Andrew Turnbull.

Pour l'heure, Tony Blair occupe toujours le terrain. D'ici le 27 juin, il participera encore au sommet des pays les plus industrialisés (G 8) en Allemagne et au Conseil européen à Bruxelles. Ce vendredi, il a reçu à Downing Street le président irakien Jalal Talabani, et doit rencontrer dans l'après-midi à Paris le président sortant Jacques Chirac, puis son successeur Nicolas Sarkozy.

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