Nicolas Sarkozy veut moraliser la vie politique et économique

En meeting à Clermont-Ferrand, le candidat de l'UMP a fustigé la présence médiatique de François Bayrou dans les débats du second tour. Il a également développé son projet économique, entre libéralisme et protectionnisme nécessaire.

En visite en Auvergne, Nicolas Sarkozy a fait salle comble vendredi soir pour son meeting à la Grande Halle de Clermont-Ferrand. Devant près de 16.000 personnes, le candidat au second tour de la présidentielle a salué une région qui "donna trois présidents de la république à la France". Et sous les applaudissements, le candidat est arrivé accompagné de Valéry Giscard d'Estaing, ancien président de la région, à qui il a rendu un vibrant hommage.

Tout à sa stratégie du second tour, Nicolas Sarkozy est apparu comme le candidat de la "dignité" face aux "petites manoeuvres politiciennes". Dans le collimateur: son adversaire au second tour, Ségolène Royal, mais également François Bayrou. Sans jamais donner de nom, le candidat a dénoncé "ceux qui veulent prendre leur revanche sur les urnes en provoquant un brouillage médiatique". Revenant sur les accusations de pressions lancées contre lui par le dirigeant centriste sur l'annulation du débat avec Ségolène Royal sur Canal + - qui eut lieu finalement samedi matin sur BFM TV- il a parlé de "procès stalinien", soulignant le manque de preuve et le délit de faciès à son encontre.

Face au "tout sauf Sarkozy", le candidat de l'UMP s'est avoué "blessé", ayant "beaucoup de mal à se reconnaître dans la façon dont on me caricature et dont parfois on me salit." Il a affirmé vouloir "remettre de la morale dans la politique" pour contrer la "violence dans les comportements, dans les propos" indignes de la démocratie selon lui. "Entre la coalition des rancoeurs et des déceptions qui rabaissent le débat, et le front commun des haines et des intolérances", le candidat a mis dos à dos Ségolène Royal et François Bayrou, déclarant vouloir être le candidat de tous les Français.

Contre "la pensée unique", Nicolas Sarkozy a également défendu l'industrie française, ainsi que le capitalisme familial, l'artisanat et l'agriculture. Le candidat s'est dit "libéral" mais pas "naïf" : "pour protéger nos emplois et nos territoires, nous devons revoir notre conception du libre échange", par la mise en place d'une "politique de réciprocité" qui refuse la "concurrence déloyale et qui met des barrières aux dumpings monétaires, sociaux et écologiques". Le candidat a ainsi affirmé vouloir une "préférence communautaire" au sein de l'Union européenne.

A une semaine du scrutin du second tour, Nicolas Sarkozy ne ménage pas ses efforts. En terre auvergnate, il a recueilli le soutien du député UDF Charles de Courson et celui, amical mais qui ne va pas toutefois jusqu'à un vote en sa faveur, du sénateur-maire socialiste de Puy-Guillaume, Michel Charasse.

Dans la ville de son ami Brice Hortefeux, qui brigue la mairie de Clermont, Nicolas Sarkozy n'avait réuni au premier tour que 25% des suffrages, derrière Ségolène Royal à 31%. Vendredi soir, le candidat a séduit. Il en faudra peut-être plus pour faire basculer à droite ce bastion socialiste depuis cinquante ans.

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