Le conseil d'administration d'Altadis a rejetté l'offre d'achat formulée par Imperial Tobacco. Le britannique avait proposé de racheter son concurrent franco-espagnol à 45 euros par action soit 11,5 milliards d'euros. Samedi, dans un communiqué, Altadis refuse cette proposition "à l'unanimité" car elle "ne reflète pas la valeur stratégique du groupe".

Parallèlement, le journal espagnol El Economista indiquait, vendredi, qu'Altadis et Philip Morris pourraient s'allier pour un rachat d'Imperial Tobacco. Une information qui filtre au lendemain du feuilleton qui a tenu en haleine les marchés boursiers madrilène et parisien jeudi: l'annonce d'une possible OPA d'Imperial Tobacco sur le groupe franco-espagnol Altadis.

D'après le journal, qui évoque des sources proches de l'affaire, la stratégie d'Altadis et du groupe Altria, consisterait en une OPA du propriétaire de Philip Morris sur Imperial Tobacco. Dans un deuxième temps, Altadis rachèterait des actifs d'Imperial Tobacco au groupe Altria, et notamment sa filiale allemande Reestsma.

Fin février, ce même quotidien avait déjà affirmé que Philip Morris avait mandaté des banques d'affaires pour savoir si Altadis pourrait l'aider à racheter Imperial Tobacco, numéro quatre mondial du secteur.

Hier, le groupe franco-espagnol avait annoncé que le britannique Imperial Tobacco l'avait approché en vue d'une éventuelle offre de 11,5 milliards d'euros à 45 euros par action. Un prix qui fait débat auprès des banques.

Si pour Caja Madrid "45 euros ne pourrait être qu'un point de départ et laisse de la place à un relèvement", Merrill Lynch assure que "45 euros est un prix juste" et met en garde contre les dérives "irréalistes" d'Altadis. Côté français, la Société Général estime la valeur d'Altadis à 49 euros par action, une opinion à peu près partagée par la banque d'affaire Lehman Brothers qui place la barre à 48 euros.

Depuis plusieurs mois maintenant, les rumeurs de rachat vont bon train sur le marché du tabac qui est, dans son ensemble "dans une période de consolidation", selon Kevin Lyne-Smith, de la banque Julius Baer. Le secteur est en effet de plus en plus menacé par les restrictions sanitaires des différents pays et a besoin d'économies d'échelle toujours plus importantes.