Est-ce le début d'un cauchemar pour Boeing avec son nouvel appareil Dreamliner à l'image des déboires d'Airbus et de l'A380 ? Le groupe aéronautique américain a annoncé le report de six mois des premières livraisons de son avion de ligne de nouvelle génération 787 Dreamliner, "l'avion de rêve", désormais prévues fin novembre ou en décembre 2008, au lieu de mai 2008.

Début septembre, déjà, le constructeur américain avait annoncé un nouveau retard du premier vol d'essai de son long-courrier 787, qui était prévu désormais "entre mi-novembre et mi-décembre" alors qu'il était initialement prévu fin août de cette année. Un décalage qui mettait déjà une très grosse pression sur le calendrier de certification de l'appareil. D'autant que le 787 est un avion de rupture technologique par rapport à l'ancienne génération, qui ouvre l'ère du recours aux matériaux composites à grande échelle.

Boeing avait invoqué début septembre l'assemblage de certains composants livrés par des fournisseurs étrangers et la mise en place de logiciels à bord de l'appareil. En revanche, les dirigeants de l'avionneur maintenaient le calendrier de première livraison du 787 en mai.

Le projet de Dreamliner, lancé en 2003 à un moment où Boeing vivait une grave crise, est essentiel pour la relance du constructeur américain. Le Dreamliner a engrangé un nombre record de commandes. Mais si Boeing a remporté le pari commercial du 787, reste à remporter le défi de son industrialisation.

Ce jeudi, la compagnie aérienne australienne Qantas a annoncé qu'elle allait demander des compensations à Boeing. Le premier des 15 Dreamliners commandés par Qantas ne devrait pas être livré comme prévu en août prochain, mais dans un délai de six mois à partir de cette date, a précisé Qantas.Les 14 autres Boeing 787 seront tous livrés en décembre 2009, a ajouté la compagnie. "Une fois que Boeing aura confirmé la révision de son calendrier de livraison (...) nous engagerons des négociations commerciales sur la question des compensations", a indiqué le directeur général de Qantas, Geoff Dixon, dans un communiqué.
Qantas a passé une commande ferme de 65 Dreamliners, les 15 premiers étant destinés à sa compagnie à bas prix Jetstar.

Mercredi soir, le titre Boeing à la Bourse de New York a clôturé la séance sur un recul de 2,73% à 98,68 dollars. Il a entraîné dans son sillage ses grands fournisseurs, comme Honeywell International, qui a perdu 0,87% à 60,71 dollars, ou Rockwell Collins qui a abandonné 2,4% à
74,04 dollars.