Le ministre allemand des Finances a "davantage de sympathie pour un euro fort que pour un euro faible", a indiqué cet après-midi le porte-parole du ministère, Torsten Albig, lors d'une conférence de presse régulière du gouvernement. A la question de savoir si le cours record de la monnaie unique était un sujet d'inquiétude à Berlin, le gouvernement allemand a affiché une nouvelle fois ses distances avec la position française sur la question. Le sujet n'a pas été abordé lors du conseil des ministres se déroulant au retour du voyage de deux jours de la chancelière Angela Merkel à New York, ni lors des précédentes semaines, a de son côté fait savoir le porte-parole adjoint du gouvernement, Thomas Steg.

"Le ministre des Finances ne pense pas que le niveau de l'euro pose problème pour l'économie allemande", a souligné Torsten Albig. Et d'ajouter qu'il "en va différemment pour d'autres pays, comme la France, qui ont des structures économiques différentes". De son côté, le porte-parole du ministère de l'Economie a précisé que le niveau moyen de l'euro pour l'année correspondait à celui fixé dans les projections du gouvernement, soit 1,33 dollar.

Reste que la monnaie unique s'échange désormais autour de 1,41 dollar et que, selon des sources industrielles ne souhaitant pas être citées, un cours de 1,50 dollar est tout à fait envisageable au regard de la politique américaine menée notamment en Irak. Au sein du gouvernement allemand, le ministre de l'Economie Michael Glos a cependant à plusieurs reprise exprimé ces derniers jours son inquiétude face à l'euro fort, de même qu'hier le président de la fédération industrielle BDI.

Les entreprises allemandes souffrent moins que les françaises d'un euro au plus haut car elles exportent en majorité dans la zone euro, et parviennent en outre à facturer plus de 70% de leurs exportations hors de la zone euro également dans la monnaie unique, selon des données de la Bundesbank.