Pour la troisième fois consécutive, le moral des industriels français est en hausse en avril. L'indice qui le mesure a atteint 111 points en avril. contre 109 en mars et 108 en février, a indiqué ce jeudi l'Insee. Faut-il y voir un effet secondaire de la campagne électorale ? Les carnets de commandes se sont étoffés et les perspectives de production sont favorables, relève beaucoup plus prosaïquement l'Institut national de la statistique, excluant ainsi toute influence des élections présidentielles sur le moral des industriels.

Selon les chefs d'entreprises interrogés en avril par l'Insee, la conjoncture industrielle est "favorablement orientée". D'une part, estiment-ils, l'indice qui apprécie le le rythme de l'activité passée, c'est-à-dire qui mesure l'activité des entreprises dans les trois derniers mois, a continué de se renforcer dans l'industrie manufacturière. D'autre part, les stocks de produits finis se sont allégés témoignant d'une bonne fluidité du marché.

La bonne santé industrielle exprimée par les deux précédents indicateurs est renforcée par d'autres indices eux aussi dans le vert : les carnets de commandes globaux et étrangers demeurent "bien étoffés" et les perspectives personnelles de production restent favorables. "Sans toutefois suggérer une nouvelle accélération de l'activité à court terme", pondère cependant l'Insee. Par ailleurs, les perspectives générales de production se redressent. Un seul nuage dans ce paysage industriel clarifié : les perspectives personnelles des industriels en matière de prix de vente, sont orientées à la baisse, note l'Insee.

"L'enquête que vient de publier l'Insee dessine un tableau presque idyllique", relativise l'économiste Nicolas Bouzou (Asterès). Mais ce résultat "contraste en première analyse avec la très faible croissance de la production industrielle depuis janvier 2006 (+0,6%). Et ce d'autant plus que le solde relatif à la production passée a continué d'augmenter, faisant un bond de 7 points entre mars et avril", poursuit l'analyste. "En réalité, cela fait presque un an et demi que le moral des industriels se situe à un relativement bon niveau, sans que cela ne se soit traduit par une reprise franche du secteur", conclut-il.