Varsovie voit "une lueur" d'espoir à propos du traité européen

Après la visite de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski estime "qu'une lueur est apparue" au sujet d'un accord sur le projet de traité institutionnel de l'Union européenne. "Il faut éviter un compromis à tout prix", prévient en revanche le président de la Commission, José Manuel Barroso, dans Le Monde.

Compromis en vue sur un traité institutionnel européen? Il semble en tout cas plus proche après la visite du président Sarkozy jeudi à Varsovie, a estimé ce vendredi le Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski. Une position d'autant plus remarquable que, jusqu'alors, Jaroslaw Kaczynski et son frère jumeau, le président Lech Kaczynski, ont menacé de s'opposer à tout progrès vers un traité lors du sommet européen de Bruxelles, les 21 et 22 juin, si leurs demandes de rééquilibrage du mécanisme de vote au sein de l'UE ne sont pas prises en compte.

Dans une interview au quotidien Dziennik de vendredi, le chef du gouvernement polonais, interrogé sur une éventuelle évolution de la position de Varsovie après cette visite, répond: "je crois que nous pouvons dire qu'une lueur est apparue. Mais il est encore trop tôt pour dire quoi que ce soit de définitif ou donner des détails." Jaroslaw Kaczynski est généralement considéré comme plus intransigeant sur les questions européennes que son frère Lech.

De son côté, Nicolas Sarkozy s'est montré modérément optimiste à l'issue de sa visite sur la possibilité d'un accord sur un traité institutionnel simplifié au Conseil européen de la semaine prochaine, tout en admettant qu'il restait "du chemin à parcourir". Le conseiller de Kaczynski pour la politique étrangère, Andrzej Sados, déclare pour sa part vendredi au quotidien Rzeczpospolita que le président français a présenté une nouvelle proposition que la partie polonaise est en train d'étudier. "Des propositions ont été faites qui pourraient permettre au sommet d'être une réussite", ajoute Andrzej Sados.

Cependant, il faudra sans doute attendre la fin du sommet de Bruxelles pour faire éventuellement sauter les ultimes verrous, dont l'opposition polonaise au vote à la double majorité, qui n'est contesté par aucun autre membre de l'UE. Les Polonais estiment que le mécanisme de vote actuel accorde beaucoup trop de poids aux grands pays, et notamment à l'Allemagne. Mais Varsovie n'est pas soutenue dans ses revendications par d'autres membres de l'UE, à l'exception de la République tchèque.

Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, est attendu ce vendredi à Varsovie pour tenter d'assouplir les positions polonaises, et le président polonais doit se rendre samedi à Meseberg, au nord de Berlin, pour un entretien avec la chancelière allemande Angela Merkel, qui préside actuellement l'Union européenne.

Le président de la Commission européenne juge quant à lui très difficile de parvenir à un accord sur le traité institutionnel européen et met en garde contre la tentation de trouver un compromis "à tout prix" au sein de l'UE.
Dans un entretien accordé au journal Le Monde daté de samedi, José Manuel Barroso se félicite néanmoins qu'"un consensus se dégage aujourd'hui dans le sens d'un traité plus compact, dépourvu des lourdeurs d'un texte constitutionnel couvrant tous les domaines de l'organisation communautaire". "Il est encore temps de trouver un accord, mais ce sera très difficile", estime-t-il, à une semaine du Conseil européen de Bruxelles.

"Je ne veux pas d'un traité qui mettrait en cause des acquis tels que la méthode communautaire, les principes fondamentaux du marché intérieur, le droit d'initiative de la Commission", souligne le président de la Commission européenne. Et il prévient: "la Commission sera la première à dire qu'il vaut mieux rester là où l'on est." "Si l'on complique les procédures au lieu de les simplifier, on fera un pas en arrière", estime-t-il. Barroso rappelle que "l'Europe, c'est la culture du compromis, mais il faut éviter un compromis à tout prix".

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