Suicides au travail : Renault réorganise ses ressources humaines

Durement secoué par les suicides de salariés, Renault rapproche ses DRH du terrain. Le groupe nomme un spécialiste du social pour gérer les ressources humaines de ses centres d'ingéniérie, les plus sensibles socialement et économiquement.

Renault n'a pas tardé à réagir face aux suicides qui se sont produit dans son Technocentre de Guyancourt. Un plan mondial d'amélioration des ressources humaines a été présenté le 10 juillet, lors d'une convention d'entreprise et dont latribune.fr a obtenu les détails.

Le chantier principal vise à améliorer la professionnalisation des managers dans la gestion des ressources humaines de leurs équipes. Les spécialistes des conditions de travail ont souligné à l'envie les dégâts de la gestion des hommes par les seules messageries électroniques dans des organisations mises brutalement sous tension avec des objectifs impératifs à atteindre (voir La Tribune du 18 mai 2007). Cette volonté répond directement aux drames qui ont durement secoué la marque au losange, modèle social par le passé, aujourd'hui engagé dans une féroce course à la performance.

Par ailleurs, Jean-Christophe Sciberras, ancien conseiller de Martine Aubry au ministère du travail, prendra la responsabilité des ressources humaines des centres d'ingénierie en France, les plus sensibles économiquement et socialement. Il s'occupera ainsi des ingénieurs et techniciens de haut niveau du Technocentre de Guyancourt, principal centre de Recherche et développement du constructeur qui emploie 12.000 personnes, et de son centre d'essai associé installé à Aubevoye. Il s'occupera aussi des salariés de l'implantation d'ingénierie de Rueil et de son centre d'essai de Lardy. C'est à Guyancourt que des salariés s'étaient suicidés.

Ce plan sera généralisé au plan mondial. Un nombre accru de DRH de terrain sera essaimé dans le monde entier pour traiter au plus près les ressources humaines. A la suite d'une enquête interne, le constructeur s'est rendu compte que les salariés ne connaissaient pas leurs DRH et s'en plaignaient. Selon une porte-parole du constructeur, cette décision n'a pas des rapport avec les suicides qui se sont produits en France.

Enfin, pour adapter les ressources humaines aux réalités de terrain des différentes implantations du groupe, cinq DRH de région mondiales vont être nommé. Ces cinq régions sont la France, l'Europe, l'Euromed (pays émergents d'Europe et d'Afrique du Nord), l'Afrique-Asie et l'Amérique.

Cette nouvelle organisation complète le dispositif annoncé en mars 2007 avec le maintien de Michel de Virville au Comité exécutif du groupe, qui comprend sept personnes, comme secrétaire général du groupe mais sans la responsabilité des ressources humaines, et la nomination de Gérard Leclerc comme DRH, au comité de direction qui comprend vingt-sept personnes.

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