3G : pas de licence au rabais pour Free

Intéressé par la quatrième licence 3G mais rebuté par le prix, Free avait formé une requête devant le Conseil d'Etat afin d'obtenir un montant moins élevé. Celle-ci a été rejetée mercredi.

Free a beau insister, il sera très difficile pour le fournisseur Internet de devenir le quatrième opérateur UMTS (Universal Mobile Telecommunications System). Le Conseil d'Etat a en effet rejetté mercredi la requête du fournisseur qui souhaitait un nouvel appel d'offres pour l'attribution d'une quatrième licence de téléphonie mobile 3G. Pour Free, le prix est bien trop cher : 619 millions d'euros et 1% du chiffre d'affaires annuel généré. Les trois opérateurs historiques Orange, SFR et Bouygues Télécom ont quant à eux dores et déjà déboursé la somme demandée. Ils seront donc en mesure de proposer à leurs clients une technologie disponible dés 2001 au Japon qui permet aux usagers d'accéder à haut débit à de multiples services depuis leurs mobiles.

Ce revers pour Free était prévisible. Avant les élections, Michaël Boukoboza, directeur général du fournisseur, déclarait: "il n'y a pas de volonté politique en France de permettre l'émergence d'un nouvel opérateur mobile, faire baisser les prix et donner une nouvelle dynamique au marché". François Loos, alors ministre délégué à l'industrie, avait retorqué dans Les Echos: "le montant et les conditions de paiement des licences UMTS sont clairement définis par la loi. Il n'y a pas d'éléments économiques nouveaux qui justifieraient de les modifier [...] Qu'un candidat soit en mesure de payer cette licence garantit qu'il sera ensuite capable de financer le reste du projet".

L'intéressé espérait toutefois tirer profit de l'issue des présidentielles : "l'appel d'offres se termine le 26 juillet, ce qui laisse au futur gouvernement le temps de faire évoluer les conditions d'attribution de cette licence.". Il semble que son appel n'a toujours pas été entendu.

Pourtant, l'action du fournisseur est soutenu par les associations de consommateurs. Mardi, UFC-Que Choisir s'est plaint de "la faible dynamique sur les nouveaux réseaux en France". L'association rappelle que la France a délivré moins de licences que ses grands voisins. L'Allemagne et l'Italie comptaient en effet, il y a un an, déjà quatre opérateurs et le Royaume-Uni cinq. Par ailleurs, l'arrivée de Free permettrait d'introduire un nouveau compétiteur dans un marché peu concurrentiel comme en témoigne la condamnation des trois opérateurs historiques pour cartel en décembre dernier.

Si le gouvernement accepte de reconsidérer son appel d'offres, Free devra alors rattraper un retard considérable sur ces concurrents en matière d'investissement dans cette technologie qui de surcroît n'est pas facile à rentabiliser. SFR et Orange prévoient en effet de couvrir 70% de la population à la fin 2008. En outre, une quatrième génération pourrait arriver d'ici trois ans au Japon.

Free souhaitait néanmois se renforcer dans le secteur de la téléphonie mobile dans laquelle il n'est qu'opérateur virtuel avec une part de marché assez marginale pour l'instant. Il s'agit donc d'un nouveau coup dur pour le fournisseur Internet condamné en appel hier pour publicité mensongère concernant la fibre optique.

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