Cela devrait être l'une des grandes tendance de 2007 dans le secteur informatique. Selon Pierre-Yves Dargaud, le président d'AP Management, une société de conseil en fusion-acquisition, "les rachats de société de services informatiques par des fonds d'investissement devraient se multiplier et constituer l'un des principaux moteurs du marché cette année".

Jusque là réticent à investir dans un secteur jugé trop cyclique, les fonds ont changé d'état d'esprit. Après la terrible crise de 2002-2003, les SSII ont modifié leur façon de travailler et présentent aujourd'hui des organisations plus industrielles. "Le secteur a renoué avec la rentabilité et offre des niveaux de cash-flow élevés. Surtout, la demande soutenue des clients et les relais de croissance permettent d'afficher des taux de croissance du chiffre d'affaires de 7 % à 8 %", explique Pierre-Yves Dargaud.

En plus de l'activité plus soutenue des fonds d'investissement, d'autres arguments militent pour une accélération des concentrations l'an prochain: les valorisations des SSII restent raisonnables et le secteur est encore très fragmenté avec un grand nombre de PME. Sans compter que de nombreux présidents de SSII approchent de l'âge de la retraite et commencent à réfléchir à la transmission de leur société.

Dans ce contexte, le nombre de fusions-acquisitions devrait battre cette année le score de 2006. 126 opérations ont été enregistrées l'an dernier en France, contre 82 en 2005, représentant un chiffre d'affaires cumulé de 1,28 milliard d'euros (+ 25 % par rapport à 2005). Le record de l'année 2000 avec 144 transactions n'est plus très loin. On assiste à un "foisonnement d'opérations de moyenne et petite taille, illustration de l'atomisation extrême du secteur", estime AP Management. La taille moyenne de la société acquise a reculé de 19 %, avec un chiffre d'affaires de 10,2 millions d'euros. Seulement 21 transactions ont dépassé les 10 millions d'euros de chiffres d'affaires.