La consommation des ménages s'est accélérée en France en décembre

Après une progression de 0,8% en octobre et de 0,9% en novembre, la consommation des ménages a progressé de 1,3% pour le dernier mois de l'année. Sur douze mois (décembre 2006 par rapport à décembre 2005), elle affiche une progression de 6,8%.

La consommation des ménages français en produits manufacturés a été particulièrement forte pour le dernier mois de l'année calendaire. Elle a augmenté de 1,3% en décembre après une progression de 0,9% en novembre et de 0,8% en octobre, selon des chiffres corrigés des variations saisonnières et des jours ouvrables publiés ce mardi par l'Insee.

Cette frénésie d'achat est très largement au dessus des estimations des économistes. Les 37 interrogés par Reuters s'attendaient en moyenne à une hausse de 0,2% de la consommation des ménages en produits manufacturés au mois de décembre.

Sur l'ensemble du quatrième trimestre 2006, les dépenses de consommation des ménages en biens manufacturés augmentent de 1,1% après +1,2% au troisième trimestre. Sur douze mois mois (décembre 2006 par rapport à décembre 2005), elles affichent une progression de 6,8% contre 4,7% attendus par les analystes.

Dans le champ commerce (hors automobiles, pneus, pièces détachées et produits médicaux), les dépenses progressent de 1,2% en décembre par rapport à novembre, après un bond de 1,7% le mois précédent. La hausse est de 9,5% en glissement annuel. Les dépenses de consommation en biens durables et en biens d'équipement du logement restent orientées à la hausse en décembre (+2,4% et +1,9% respectivement), et les achats en automobiles rebondissent (+2,4% après une baisse de 1,2% le mois précédent).

Sur l'ensemble du quatrième trimestre, les dépenses de consommation en biens durables marquent une accélération par rapport au trimestre précédent (+3,9% après +1,4%). Les dépenses de consommation en textile-cuir progressent de 2,1% (+2,6% en novembre), mais sont en repli au quatrième trimestre (-1,9% après +2,5% au troisième). Enfin, les dépenses de consommation en autres produits manufacturés reculent de 0,2%, après -0,4% en novembre, la baisse étant également au rendez-vous sur l'ensemble du quatrième trimestre (-0,3% après +0,5% au troisième).

Pour les économistes, il s'agit d'une très bonne nouvelle: "c'est un chiffre incroyable. Il souligne la grande résistance des consommateurs français", se réjouit Alexander Law du cabinet XERFI. Une "résistance" qui dénote avec "les dernières données des enquêtes de consommation (qui) montraient que tout allait mal - le chômage était censé augmenter et les prix aussi", rappelle l'analyste. Mais ce qui semble le plus paradoxal à ses yeux c'est que ces chiffres "sont les meilleurs résultats depuis 2000", alors qu'à l'époque, "la croissance était nettement plus forte qu'elle ne l'est actuellement." Bref,"Ce qui me frappe c'est le fossé incroyable entre ce que les Français disent sur la France maintenant et demain, et ce qu'ils font, c'est à dire dépenser et avoir des enfants." conclut Alexander Law.

Jean-Louis Mourier du cabinet Aurel Leven, préfère mettre l'accent sur la conjoncture. "La consommation reste soutenue, ce qui crédibilise notre estimation d'une croissance du PIB de la France au quatrième trimestre de 0,7%" juge-t-il. Il reste cependant circonspect sur l'avenir et estime que "sur l'ensemble de l'année, la croissance du PIB ne devrait toutefois pas dépasser 2%". Le gouvernement pour sa part, table sur une croissance du PIB entre 2% et 2,5 %, en espérant bien évidemment qu'in fine elle soit plus proche de la limite haute de la fourchette.

"Les ménages français restent d'infatigables consommateurs", s'enthousiasme lui aussi Nicolas Bouzou (Asterès). "Sur l'ensemble du quatrième trimestre, la hausse s'établit donc à 1,1%, soit un tout petit peu moins qu'au troisième trimestre (+1,2%). Tous les grands postes de consommation ont contribué positivement en décembre, même l'automobile (+2,4%, ce qui fait plus que corriger la baisse de novembre) et le textile-cuir (+2,1% en dépit de la clémence des températures)". Bref, le monde à l'envers ! Il y a cependant une explication selon l'économiste. "Tout simplement par la forte hausse du pouvoir d'achat au troisième trimestre (+1,8%). En effet, alors que la consommation avait été, au premier semestre 2006, en grande partie financée via une hausse des crédits et une baisse du taux d'épargne, les dépenses ont été davantage assises au second semestre sur une hausse des revenus (l'encours de crédit à la consommation s'avère quant à lui en net ralentissement et le taux d'épargne remonte). Traduction: les liens traditionnels entre pouvoir d'achat et consommation refont leur apparition.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.