Le Président du CIO refuse que le sport deviennent une activité économique

Le Sommet européen, réunit à Lisbonne ce soir 18 octobre, devrait se pencher sur l'exception sportive, mise à mal par les tribunaux. Si elle n'est pas retenue, la porte serait alors ouverte à toutes les dérives. Un risque accru alors que Jean-François Lamour a retiré sa candidature éthique à la présidence de l'Agence mondiale antidopage.

Le sport, une activité économique comme les autres ? C'est ce que semble craindre Jacques Rogge, président du Comité international Olympique (CIO). Dans une interview au Financial Times, Jacques Rogge souligne les enjeux sportifs du sommet européen de Lisbonne qui s'ouvre ce jeudi soir 18 octobre. C'est là que devrait se décider si, oui ou non, l'exception sportive est inscrite dans le marbre par les dirigeants européens.

Jacques Rogge juge "effrayante" que le Sommet considère le sport comme une activité économique comme les autres.Il soupçonne alors que, par ce biais, les dérives les plus dangereuses pour l'éthique et la santé des athlètes puissent se glisser encore plus dans les pratiques sportives.

Or, la Cour de justice des communautés européennes considère le sport comme une activité économique comme les autres. En 2006, elle a jugé que "l'exercice des sports relève du droit communautaire dans la mesure où il constitue une activité économique", dans une affaire opposant deux nageurs soupçonnés de dopage à la Fédération internationale de natation. Aussi, la plus haute juridiction européenne considère que "la réglementation antidopage du Comité international olympique relève du droit communautaire de la concurrence" même si "elle ne lui est pas contraire". La lutte antidopage est donc mise à mal.

Elle l'était d'autant plus après l'échec de la candidature de Jean-François Lamour à la présidence de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Mercredi 16 octobre, l'ancien champion olympique et ancien ministre des sports a retiré sa candidature après avoir été mis en minorité par le Conseil exécutif de l'AMA. Il souhaitait transformer l'AMA en un "gendarme international de la lutte antidopage". Face à lui, une autre vision "défendue par l'Union cycliste internationale et les pays anglo-saxons, où l'AMA sert de couverture", déclare-t-il à l'AFP, Agence France Presse.

Son retrait a été regretté par la ministre de la jeunesse et des sport Roselyne Bachelot, par Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, par l'ensemble du mouvement sportif et par Jacques Rogge.

Le projet de Lamour d'une agence antidopage indépendante a du plomb dans l'aile
Jean-François Lamour compte créer une agence européenne antidopage indépendante. Dans une interview à l'AFP le 16 octobre, il évoque plusieurs sources de financement dont l'argent du CIO. Jacques Rogge, dans une interview au Financial Times du 18 octobre, estime qu'aucune agence concurrente à l'AMA n'est souhaitable.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.