La CGT ne veut pas être spectateur du débat électoral

Bernard Thibault, qui revendique 711.000 syndiqués, a annoncé au siège de la CGT à Montreuil que le syndicat n'établirait pas de pause revendicative lors de la campagne électorale.

"La CGT compte peser dans la campagne présidentielle même si elle ne soutiendra aucun candidat en particulier" affirme son secrétaire général, Bernard Thibault, dans un entretien au Parisien. "La CGT va contribuer en tant que syndicat aux débats politiques et de société de manière indépendante", déclare le responsable syndical. "Nous ne sommes pas dans la compétition électorale mais nous ne sommes pas spectateurs".

Le secrétaire général de la CGT s'en est pris à Nicolas Sarkozy : "Le candidat de la majorité sortant a adopté d'entrée de jeu une posture agressive vis à vis des syndicats", remarque le syndicaliste. "Je trouve spectaculaire que la première loi qu'il annonce pour juin 2007 s'attaque au droit de grève et à la représentation syndicale dans les entreprises. Il aime les ouvriers bâillonnés". Il en a profité pour mette en garde la candidate socialiste, Ségolène Royal, concernant sa proposition de rendre obligatoire la syndicalisation : "l'histoire et la culture française reposent sur un syndicalisme volontaire".

La CGT ne donnera pas de consigne aux électeurs mais elle fera connaître son avis sur les débats en cours. "A chacun d'en tirer ses conclusions pour son vote", ajoute Bernard Thibault. A l'instar du patronat, la CGT compte faire entendre sa voix durant la campagne. "Nous n'allons pas laisser le champ libre au Medef" prévient le secrétaire général du premier syndicat de France.

Enfin, revenant sur le rôle des syndicats, Bernard Thibault reconnaît qu'"il y a un réel décalage entre le salariat d'aujourd'hui et l'ancrage syndical". "C'est pour cela que nous avons lancé une campagne d'adhésion avec des résultats encourageants: 5.000 adhésions en janvier, soit le double à d'habitude", affirme-t-il.

Opposition réaffirmée au travail le dimanche
Bernard Thibault a indiqué ce lundi sur les ondes de la radio RMC que son syndicat allait "continuer à militer contre le travail le dimanche", pour ne "pas banaliser toutes les formules qui visent à précariser l'emploi". Il a ajouté que la majeure partie de la population était contrainte à travailler le dimanche "parce qu'il n'y a pas d'autres emplois qui lui sont proposés aujourd'hui". Interrogé sur l'idée d'un contrat de travail unique, il a estimé que "personne ne pense que ça soit applicable. Rien ne sert de laisser penser qu'un contrat unique va pouvoir couvrir toutes les situations".

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