Les jeunes entreprises disparaissent, les emplois restent...

Selon l'enquête "Insee première", 92% des emplois générés par la création d'entreprise en 2002 existent toujours en 2005, en dépit de l'arrêt de l'activité d'un tiers d'entre elles.

Parmi les 208.000 entrepreneurs qui ont créé en 2002 leur entreprise en France, deux tiers sont toujours à la tête de leur entreprise trois ans plus tard. Cependant, l'emploi dans les seules entreprises pérennes représente 92% de l'emploi créé en 2002 : une part très importante du volume de l'emploi créé subsiste donc malgré la disparition d'un tiers des entreprises créés, révèle cette enquête de l'Insee.

Les facteurs favorisant la pérennité sont liés au profil de l'entrepreneur (comme l'expérience professionnelle), aux moyens investis (à la création mais aussi les années suivantes) et au choix du secteur. Dans les entreprises pérennes du transport ou des services aux particuliers, l'emploi a même progressé de respectivement 16% et 9% au bout de trois ans. A l'inverse, moins de 80% du volume des emplois initiaux est conservé dans le commerce et les services aux particuliers, qui sont deux secteurs importants en termes de créations d'entreprises. Le commerce représente 30% des cessations dans les trois premières années d'activité, alors qu'il ne représente que 25% des unités pérennes.

Les entreprises pérennes embauchent dès les premiers mois qui suivent la création. Elles augmentent le nombre de leurs salariés tandis que leur effectif non salarié se réduit, du fait que les dirigeants changent de statut en devenant salariés, ou encore du fait que des conjoints collaborateurs non salariés deviennent salariés ou se retirent de l'affaire après s'y être impliquée dans son lancement. L'emploi salarié représente alors 65% de l'emploi total au bout de trois ans contre 46% au démarrage.

Sur l'évolution de la taille des entreprises pérennes au bout de trois ans, 66% d'entre elles conservent la même taille, 7% perdent des emplois salariés et 27% sont créatrices d'emploi, ces dernières passant en moyenne de 2,5 emplois au démarrage à 6 trois ans plus tard. Cependant, la moitié de ces entreprises créatrices d'emplois restent de très petite taille, seulement 10% d'entre elles atteignant 10 salariés ou plus.

Ce sont les entreprises de la construction qui sont les plus dynamiques sur cette période, puisqu'elles représentent 25% des unités pérennes créatrices d'emplois alors qu'elles ne constituent que 20% de l'ensemble des créations de 2002. Les entreprises des secteurs "innovants", quant à elles, ont moins embauché, sans doute du fait du contexte financier plus difficile de ces entreprises qui dégagent peu de profits les premières années.

Le fait d'exercer en société plutôt qu'en entreprise individuelle joue aussi, les entreprises pérennes créatrices d'emplois étant très majoritairement des sociétés: 70% le sont alors qu'elles ne représentent que 45% des entreprises créées en 2002. De même la participation du conjoint comme collaborateur ou non est un paramètre déterminant: lorsque le conjoint participe à la vie de l'entreprise, celle- ci a embauché plus souvent du personnel qu'une entreprise à laquelle le conjoint ne participe pas.

Les perspectives des entreprises pérennes et dynamiques sont très encourageantes: un quart d'entre elles envisageaient en 2005 d'embaucher encore à court terme.

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