Ferdinand Piëch réélu président du conseil de surveillance de Volkswagen

L'assemblée générale des actionnaires de Volkswagen qui s'est tenu ce jeudi à Hambourg a réélu en fin de journée l'héritier Porsche à la tête de son conseil de surveillance. Porsche a déposé de son côté en début de journée auprès du Bafin, l'organe allemand de contrôle des marchés financiers, son offre publique d'achat sur la totalité des actions de Volkswagen.

La mise en scène avait été bien préparée. Devant l'entrée du centre des congrès de Hambourg où se tenait hier l'assemblée générale de ses actionnaires, Volkswagen avait exposé trois poids lourd, un camion Scania, un bus MAN et un 40 tonnes Volkswagen produit au Brésil.

Ils n'avaient pas été présentés avec les autres produits des marques du leader européen de l'automobile dans le hall d'exposition attenant à la manifestation, mais à l'extérieur. Juste devant la porte d'entrée. Plus qu'un symbole.

Pour mettre les point sur les i au cas où certains n'auraient pas encore compris les ambitions du groupe allemand. "Avec 36,4% des droits de vote dans Scania et 29,9% de MAN, nous voulons assurer nos intérêts stratégiques dans le camion. En les mariant à notre filiale brésilienne, de fortes synergies peuvent être levées que nous comptons bien exploiter à l'avenir" a d'ailleurs indiqué son nouveau président du directoire, Martin Winterkorn.

Il s'est refusé toutefois à détailler quelle forme cette alliance allait prendre, contrairement aux attentes des quelque 2900 actionnaires.

Des actionnaires critiques qui se sont multipliés toute la journée au pupitre pour critiquer notamment la gouvernance du groupe, et le fait que Bernd Pischetsrieder, son ancien président du directoire, ait été mis sur le carreau en novembre alors que cinq mois avant, son contrat avait été renouvelé pour cinq ans.

Des critiques que la direction a rejetées, préférant insister sur ses perspectives. "Nous sommes toujours confrontés à une concurrence très rude et à une pression sur les prix énorme. Mais les résultats atteints sont bons et nous ferons encore mieux en améliorant la rentabilité et en réduisant les surcapacités" a insisté son président du directoire, Martin Winterkorn.

S'il n'attend pas de retour aux bénéfices aux Etats-Unis avant 2009, il table en revanche pour l'ensemble du groupe sur une nouvelle hausse du bénéfice d'exploitation avant exceptionnels cette année. D'ici 2008, le bénéfice imposable doit atteindre au moins la barre des 5,1 milliards d'euros.

En marge de l'assemblée, Porsche a reconnu de son côté avoir déposé auprès du Bafin, le contrôleur allemand des marchés financiers, son offre publique sur l'ensemble des actions, devenue obligatoire après sa montée à plus de 30% dans le capital du groupe allemand. Le Bafin a dix jours ouvrables pour donner son avis.

L'offre, nettement inférieure au cours actuel pour éviter à Porsche d'avoir à débourser trop d'argent, doit donc démarrer début mai et courra sur quatre à dix semaines maximum, conformément à la législation.

A l'issue des débats, les actionnaires ont renouvelé le conseil de surveillance. Pas de surprise puisque le Land de Basse Saxe qui détient 20,6% des droits de vote et Porsche, qui en détient 31%, comptaient apporter sans problème une très large majorité permettant à Ferdinand Piëch, l'homme fort de Volkswagen, de se faire réélire président de l'organe de contrôle. Il n'a tout de mêne obtenu "que" 88 % des voix, nettement moins que les deux autres membres à réélire. Comme quoi l'homme ne fait pas l'unanimité.

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