Le prix des carburants français a reculé de moitié, en valeur réelle, depuis 1970

Selon la Fnaut, le prix des carburants a baissé de moitié entre 1970 et 2005. L'association préconise une hausse de la TIPP pour inciter les automobilistes à se tourner vers les transports collectifs, devenus, eux, plus chers.

Polluer est deux fois moins cher qu'il y a 37 ans. Selon une étude de la Fédération nationale des associations d'usagers de transports (Fnaut), le prix réel des carburants a baissé de moitié entre 1970 et 2005. Un argument de taille pour la Fnaut, qui préconise une hausse de la TIPP pour inciter les automobilistes à se tourner vers le transport collectif.

Alors que les prix à la pompe ont été multipliés par 6,5 en 35 ans, le prix réel du carburant, c'est-à-dire son coût rapporté à l'évolution du pouvoir d'achat et des salaires, a été divisé par deux sur la période, explique la Fnaut dans une étude publiée ce vendredi.

"Il fallait 8 minutes (de travail, ndlr) à un salarié moyen pour acheter un litre de carburant en 1970 et il ne lui en faut plus que 4 en 2005", constate Jean-Marie Beauvais, rapporteur de l'étude, menée avec le soutien de la ministre de l'Ecologie, Nelly Olin, et le financement de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).

Parallèlement, ajoute la Fnaut, le prix des transports en commun est passé de 6,4 centimes par kilomètre en 1970 à 9,9 centimes en 2005, rendant les transports collectifs "60% plus chers" que la voiture, si l'on tient compte uniquement du carburant.

Fort de ces constatations, la Fnaut "souhaite donc une hausse progressive et programmée de la TIPP, supérieure de l'ordre de 1 à 2% par an à l'augmentation du pouvoir d'achat du salarié moyen", afin de donner "un signal pédagogique fort sur la nécessité de se dégager de la dépendance pétrolière et de réagir au défi climatique".

Le produit de cette surtaxation serait affecté au développement des transports collectifs et à la mise en place de tarifs accessibles à tous, explique Jean Sivardière, président de la Fnaut. Pour lui, cette surtaxation permettrait de "lisser la hausse des carburants qui interviendra de toutes façons" en raison de la raréfaction du pétrole.

La Fnaut rappelle que le transport collectif demeure le moyen de transport le plus économique en ville, si on tient compte de l'ensemble des facteurs et non seulement du carburant, qui ne représente que 20% du coût d'utilisation d'un véhicule. "Le kilomètre parcouru en voiture en ville coûte environ 30 centimes d'euros", contre 10 centimes pour les transports en commun, estime la Fnaut, ajoutant qu'un automobiliste dépense en moyenne 1.400 euros par an pour ses déplacements urbains (tout compris), alors qu'un "abonnement annuel à un réseau urbain coûte 410 euros à Grenoble, 493 euros à Lyon et 551 euros à Paris".

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