Les autres films de la semaine

Parmi les nombreux films à l'affiche cette semaine: "American Gangster", "L'homme sans âge", "Once", "Faut que ça danse", "Voleurs de chevaux", "Les fourmis rouges", "Paupières bleues", "La Tendresse du Loup".

"American Gangster"
Franck Lucas. Le nom a un temps défrayé la chronique. Il ressurgit aujourd'hui via Hollywood. Comme il est bon de se méfier des films "basés sur une histoire vraie", nous resterons sur les faits: Franck Lucas fut dans les années 70 à la tête d'un énorme réseau de drogue à New York grâce à une filière basée au Vietnam, en pleine guerre. Il fut arrêté en 1975 par Richie Roberts et fit alors tomber une centaine de têtes dont certaines appartenant aux forces de police.

Dans "American Gangster", Denzel Washington est Lucas, Russel Crowe, Roberts. Le parrain noir de Harlem contre le flic blanc irréductible, mouton noir dans son propre camp parce que trop honnête. Le film ne se prétendant pas "documentaire", le réalisateur ajoute une bonne dose d'éléments dramatiques qui rendent cette fresque criminelle totalement passionnante. Après plusieurs ratages, Ridley Scott revient très en forme. En s'aventurant sur les terres de Coppola et de Scorsese, il ne démérite pas. Son film a l'ampleur du "Parrain" et l'énergie des "Affranchis". Il marque le retour du Ridley Scott ambitieux et inspiré de "Blade Runner" ou de "Gladiator". On l'accueille avec plaisir.
O. L. F.

"L'homme sans âge"
Inactif depuis dix ans Francis Ford Coppola, l'immortel auteur "d'Apcalypse now", rate son retour avec cette fable ésotérique et rocambolesque, tournée en Roumanie, sur le mythe de l'éternelle jeunesse. Et ce malgré la présence d'excellents acteurs comme Tim Roth ou Bruno Ganz. Malgré aussi quelques plans magnifiques qui témoignent de la maestria intacte du cinéaste qui s'est, cette fois, inspiré d'une nouvelle de Mircea Eliade.

En 1938, un professeur de linguistique de 70 ans, Dominic Matei, est frappé par la foudre. Il va survivre mais, en guérissant, il découvre que son corps est devenu celui d'un trentenaire et que ses capacités mentales se sont multipliées. Son cas intéresse fortement les médecins nazis auxquels il ne réussit à échapper qu'en s'enfuyant en Suisse. Suivent de longues années pendant lesquelles, sous de fausses identités, il poursuit assidûment le travail de sa vie sur l'origine des langues. Jusqu'à ce qu'il tombe sur son amour de jeunesse qui se réincarne en plusieurs créatures successives parlant à chaque fois une langue toujours plus ancienne jusqu'à épuisement. Et le film de s'enliser dans ce fantasme de remontée aux origines.
N.T.

"Once"
Ce film musical de John Carney raconte la complicité qui se noue entre un chanteur de rues de Dublin (Glen Hansard, le chanteur de The Frames) et une jeune émigrée tchèque, mère de famille qui fait des ménages ou vend des fleurs et joue du piano de temps en temps dans un magasin d'instruments pendant la fermeture du midi. Ils s'entendent si bien qu'ils enregistrent un disque ensemble. Mais leur histoire commune s'arrête là. Un joli film intimiste et sensible.
N.T.

"Faut que ça danse"
Noémie Lvovsky mène la danse dans cette comédie très enlevée servie par de bons acteurs, impliquant une noria de personnages d'une famille juive marquée par la guerre et les déportations mais dépourvue de sens tragique. Pivot du récit, Sarah (délicieuse Valéria Bruni-Tedeschi) est enceinte et a du fil à retordre avec ses deux parents séparés de longue date mais toujours complices: son père (impayable Jean-Pierre Marielle) qui a échappé tout même à Hitler mais pas à la vieillesse, fait des claquettes et drague les dames par petites annonces, et sa mère (Bulle Ogier) qui a complètement perdu la tête. Mais lorsque le père tombe raide dingue d'une vieille fille romantique invétérée (Sabine Azéma), c'est le bouquet. Un film sympathique et drôle, sans conséquences.
N.T.

"Voleurs de chevaux"
Micha Wald entremêle le destin de deux fratries très soudées dans ce beau film historique qui semble ressurgi d'un autre âge. En 1856, quelque part à l'Est, Jakub a été chassé de sa troupe de Cosaques après s'être fait dérober son cheval. Lors de l'attaque, Jakub a aussi perdu son frère, tué par un des voleurs de chevaux. Les coupables sont Elias et Roman, deux jeunes frères qui volent des chevaux, dont celui de Jakub. Ce dernier est décidé à retrouver sa monture et venger la mort de son frère. Commence alors une longue traque dans la steppe déserte et magnifique. A la clé un dénouement inattendu.
N.T.

"Les fourmis rouges"
Elle a 16 ans à peine. Mais orpheline de mère, Alex doit tenir la maison, seconder son père pompiste tout en poursuivant sa scolarité au lycée. Pour gagner un peu d'argent, elle accepte de travailler pour une vieille dame acariâtre. Elle rencontre alors le neveu de cette dernière, Hector, jeune pianiste infantilisé par sa tante. Pour son premier long métrage, Stéphane Carpiaux signe un film laborieux, d'autant plus inégal qu'on ne sait vraiment pas où il veut en venir. Reste Déborah François dans le rôle d'Alex. Hypnotisante et magnétique, elle porte ces "Fourmis rouges" sur ses épaules, brossant à travers le personnage d'Alex un envoûtant portrait d'adolescente consciente de son pouvoir de séduction.
Y. Y.

"Paupières bleues"
Cela ressemble, par sa lenteur et ses couleurs sépia, à un film asiatique, mais "Paupières Bleues" (du fard de la jeune femme) est un film mexicain, le premier d'Ernesto Contreras. Qui raconte le début d'une relation amoureuse, entre deux célibataires endurcis qui font économie de paroles et de sentiments. Elle a gagné un voyage pour deux dans un endroit paradisiaque mais ne sait qui inviter. Finalement, elle se rabat sur Victor, parfait inconnu. Mais créer et maintenir un lien, aussi ténu soit-il, entre deux êtres qui ne se connaissent pas n'est pas chose aisée...
L.-J. B.

"La Tendresse du Loup"
Ce film de Jilami Saadi, se situe dans le Tunis des prostituées occasionnelles, des petits trafiquants, des loosers, jeunes ou moins jeunes, et de tous ceux qui se trouvent pris dans une relation dominant-dominé. Comme les autres, le "héros", qui rêve non pas d'aller en Europe mais au Cap Vert "pour boire du rhum, manger du poisson frit et écouter Cesaria Evora", reste coincé dans son scénario.
L.-J. B.

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