Statistiques économiques contrastées au Japon

Reprise de la déflation, recul des mises en chantier, baisse de la production industrielle : les statistiques japonaises ne sont pas riantes ce vendredi. En revanche, les dépenses des ménages progressent et le chômage reste stable.

L'économie japonaise va mieux. Elle connaît même actuellement sa plus longue période d'expansion depuis 1945, tirée par les investissements des entreprises et par le commerce extérieur. Mais la consommation intérieure tarde à redémarrer, ce qui empêche les prix de véritablement décoller. D'ailleurs, le Japon n'a pas tout à fait rompu avec ses vieux démons, et notamment la déflation. C'est ce qui ressort de la batterie de chiffres sur l'économie de l'archipel dévoilés ce vendredi matin.

Ainsi, les mises en chantier de logements neufs au Japon ont cédé 9,9% en février sur un an à 87.360 cas, enregistrant ainsi leur deuxième baisse consécutive en sept mois par rapport à la même période de 2006. Les économistes s'attendaient en moyenne à un recul nettement inférieur (-1,9%), selon un sondage du quotidien Nikkei auprès d'une vingtaine d'entre eux.

Dans le détail, les mises en chantier de maisons individuelles destinées à la location ont diminué de 14,8% à 34.030 cas. Les mises en chantier de maisons destinées à être occupées par leur propriétaire ont enregistré leur premier repli en trois mois : - 7,8% à 22.983 cas. Celles d'immeubles collectifs reculent de 6,3% sur un an à 29.623 cas.

Mais en matière de construction, l'avenir s'annonce peut-être plus riant puisque, toujours en février, les commandes reçues par les 50 plus grosses entreprises nipponnes du secteur ont augmenté de 39% par rapport au même mois de 2006.

Du côté de la production industrielle japonaise, le mois de février a également connu un recul de 0,2% par rapport à janvier. Mais les économistes s'attendaient à une baisse plus importante, de 0,6% à 0,8%. Il s'agit du deuxième recul mensuel d'affilée après -1,7% en janvier. Sur un an, la production a toutefois augmenté de 2,6%. Le gouvernement table même sur une hausse de 1,5% de la production manufacturière, principale composante de la statistique, en mars puis une augmentation de 1,3% en avril. Toutefois, le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie qui parlait jusqu'à maintenant pour l'avenir d'une tendance haussière, évoque désormais une tendance haussière "modérée".

La moins bonne nouvelle pour l'économie du Japon vient des prix de détail, hors produits alimentaires frais. Pour la première fois depuis dix mois, ils ont baissé de 0,1% en février au Japon, par rapport à février 2006. En excluant également l'énergie, les prix à la consommation ont même baissé de 0,3%, a précisé le ministère des Affaires intérieures. C'était certes attendu par les économistes - ils misaient en revanche sur une stabilité pour les prix de détail dans la région de Tokyo alors qu'ils ont baissé de 0,1% en mars - mais il n'en reste pas moins que l'archipel replonge du coup dans la déflation, qui a été son talon d'Achille pendant de longues années, de 1998 à 2005, et dont il paraissait sortir ces derniers mois.

Au chapitre des bonnes nouvelles, on apprend que les dépenses de l'ensemble des ménages japonais ont augmenté de 1,3% en un an à fin février - c'est plus que le 0,5% de hausse prévu - et de 0,2% par rapport à janvier. De leur côté, les dépenses de consommation moyennes d'un ménage au Japon ont augmenté de 1,3% en février sur un an à 272.763 yens (environ 1.771 euros), marquant son deuxième mois consécutif d'augmentation. Les dépenses de consommation des ménages salariés, qui comptent pour environ 60% du total, ont pour leur part reculé de 2,7% à 291.264 yens. Le revenu moyen d'un ménage salarié a augmenté de 2,3% à 471.681 yens.

Sur le front du chômage, le taux nippon est resté stable en février par rapport au mois précédent à 4,0%, conformément aux pronostics des économistes. Fin février, on comptait au Japon 2,7 millions de chômeurs, soit 2,5% de moins qu'un an plus tôt, pour une population active en légère augmentation de 0,3% à 110,34 millions d'individus, a précisé le ministère. Le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales.précise que le passage, de janvier à février, de 106 à 105 offres d'emplois pour 100 demandes, traduist une atténuation de la pénurie de main d'oeuvre.

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