Peter Mandelson met garde contre un nouvel échec des négociations de Doha

Le cycle de Doha joue son dernier va-tout à Potsdam cette semaine. Selon le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, un échec conduirait à une pression accrue sur l'agriculture européenne.

Les propos de Peter Mandelson ce lundi après-midi rendent plus déterminante encore la réunion cette semaine des quatre grands acteurs du cycle de Doha lancé en 2001 (Union européenne, Etats-Unis, Brésit et Inde). Si ces cinq jours de négociation à Potsdam, en Allemagne, se soldaient par un échec, la direction de l'OMC reprendrait l'initiative des négociations et augmenterait la pression sur l'agriculture européenne, estime le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson.

Qualifiant la rencontre du "G4" en Allemagne de "dernière chance sérieuse" de faire aboutir les négociations commerciales multilatérales, Peter Mandelson a expliqué aux ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept qu'il y voyait trois issues possibles, a rapporté un diplomate.

Selon les propos du commissaire résumés par ce diplomate, soit il y aura un accord dans lequel "chaque partie négocie à la limite de sa flexibilité"; soit il y aura "quelques progrès" mais pas de percée, autorisant néanmoins d'autres réunions du G4 en juillet; soit il n'y aura pas d'accord, ce qui permettait au directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, de "reprendre l'initiative" et "mettrait l'Union européenne sous pression de faire davantage de concessions dans le domaine agricole". Peter Mandelson a clairement espéré que l'un des deux premiers scénarios se confirmerait.

Les ministres britannique, néerlandais et suédois ont souligné qu'ils soutenaient Peter Mandelson, alors que la France et l'Irlande, deux grands pays agricoles, ont sans surprise exprimé des réserves. La France a notamment réaffirmé sa crainte d'un accord "déséquilibré" à Potsdam qui "ne serait pas dans l'intérêt économique et social de l'UE", selon ce diplomate. Elle a également fait valoir que le risque était de voir l'accord profiter aux grands pays émergents comme le Brésil, l'Inde ou la Chine, au détriment des plus pauvres dont le développement était pourtant l'objectif prioritaire du cycle de Doha.

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